Le CDP et BCG publient des recommandations sur le traitement des émissions du scope 3, en constatant qu’elles sont 26 fois plus importantes que les émissions de scope 1 et 2, et qu’elles restent pourtant négligées par les entreprises.
Résumé
Seules 15 % des entreprises publiant des informations via le CDP ont fixé des objectifs de Scope 3 en amont. La responsabilité de l’action et de la responsabilité incombe à deux groupes : les entreprises (à la fois la direction et le conseil d’administration) et les investisseurs. Les conseils d’administration et la direction devraient conduire ce changement en interne, tandis que les investisseurs devraient le renforcer par le biais du marché des capitaux.
Le rapport préconise d’agir sur trois facteurs:
I. Un conseil d’administration responsable pour le climat
La surveillance climatique par un conseil d’administration est essentielle pour s’acquitter de ses responsabilités fiduciaires. La responsabilité des actions positives pour le climat commence au niveau du conseil d’administration et se répercute à travers l’organisation. Notamment, les entreprises dotées d’un conseil d’administration responsable en matière de climat sont 4,8 fois plus susceptibles de fixer des objectifs de portée 3 en amont. Cependant, seule une entreprise sur trois publiant des informations via le CDP dispose d’un tel conseil d’administration. Il est donc impératif de
renforcer les compétences climatiques dans les conseils d’administration.
II. L’engagement des fournisseurs dans l’action
Les entreprises qui s’engagent auprès de leurs fournisseurs sont 6,6 fois plus susceptibles d’avoir un objectif Scope 3 (en amont) avec un plan de transition aligné sur 1,5°C. Les entreprises qui retardent leur engagement sont confrontées à une trajectoire de réduction plus abrupte et à des risques plus élevés au niveau de la chaîne d’approvisionnement. Malgré cela, seules 4 entreprises sur 10 s’engagent avec leurs fournisseurs sur les questions climatiques, et seulement 1 sur 10 collabore avec eux. Les entreprises doivent intensifier l’engagement de leurs fournisseurs et
tenir compte des risques dans la chaîne d’approvisionnement.
III. L’adoption d’une tarification interne du carbone (ICP)
La définition d’un ICP oriente les décisions alignées sur le climat grâce à des mesures financières, garantissant ainsi la transparence des coûts climatiques au sein d’une organisation. Les entreprises dont l’ICP est intégré dans leurs décisions commerciales sont 4,1 fois plus susceptibles d’avoir un plan de transition aligné sur 1,5°C. Cependant, seulement 14 % des entreprises déclarant via le CDP utilisent ICP. Les conseils d’administration doivent donc imposer un prix interne équitable pour le carbone afin de prendre efficacement des décisions à faibles émissions de CO2.
