Dans la catégorie « Business et économie » – Le média Grist publie une série de 4 articles sous le thème chapeau de « l’inassurabilité, où comment le changement climatique déstabilise le marché mondial de l’assurance.
Après avoir écrit sur le cas des agriculteurs subissant des conditions météorologiques extrêmes, des propriétaires dans les zones d’incendies de forêts, puis de l’impossibilité de plus en plus fréquente de trouver une assurance contre les inondations, le dernier article a retenu mon attention « Alors que les risques climatiques augmentent, le filet de sécurité des assurances s’effondre – Les catastrophes naturelles coûtent désormais 100 milliards de dollars par an au secteur américain des assurances. Que se passe-t-il lorsque personne ne veut payer la note ? »
L’histoire est racontée au travers de de Clark, un spécialiste de l’assurance indépendant (société AIR) qui avait construit un modèle de prévision qui estimait de manière beaucoup plus fine les pertes liées aux catastrophes. C’est lors du passage d’un cyclone sur la floride que son modèle s’est révélé pourtant prudent même s’il annonçait des pertes 10 fois plus importantes que les modèles classiques. C’était le début du changement de paradigme de l’assurance aux Etats-Unis face au changement climatique.
Le changement climatique intensifie les phénomènes météorologiques extrêmes, déstabilisant le système d’assurance. Les pertes assurées dues aux catastrophes naturelles aux États-Unis approchent désormais régulièrement les 100 milliards de dollars par an, contre 4,6 milliards de dollars en 2000. Cela a conduit certaines compagnies de se retirer de certains états comme la Californie et la Floride, et aux prix d’augmenter de manière importante. Le système en entier est en train de s’effondrer. Les spécialistes parlent d’une « bulle climatique croissante sur le marché du logement » qui risque de s’effondrer elle aussi.
Chose étonnante, alors que les assureurs « profitent » de cette situation pour faire exploser leurs tarifs, ce sont les mêmes qui tardent à se retirer du financement du marché des combustibles fossiles.
Ainsi en juin, la commission sénatoriale du budget a envoyé des lettres aux principales compagnies d’assurance pour leur demander les revenus que chacune d’entre elles tire de l’industrie des combustibles fossiles. « Il est difficile de comprendre comment le secteur peut tarifer et gérer avec soin le risque climatique dans certains domaines de son activité, tout en n’ayant aucun plan apparent pour supprimer progressivement ses souscriptions et ses investissements dans les projets et les entreprises qui génèrent les émissions à l’origine de ces mêmes dommages ».
Pour en savoir plus sur le sujet
OCDE – Rapport « Assurance et risques environnementaux: Une analyse comparative du rôle de l’assurance dans la gestion des risques liés à l’environnement » –
Fil rouge de l’été: Le meilleur de la presse pour lire et écouter le bruit du monde
Petite série pour l’été 2024. Je vous dévoilerai au fil des jours des articles écrits ou audio qui feront votre bonheur pour écouter le bruit du monde. Toute ces articles ont été primés pour leur grande qualité. Je vous donnerai les sources complémentaires en fin de « saison »
