La conférence sur le commerce et le développement des Nations Unies (UNCTAD) sort son rapport 2024 sur l’économie digitale… et cela nous intéresse, nous, côté RSE
Impact environnemental
L’essor fulgurant de l’économie numérique cache une face sombre que les entreprises ne peuvent plus ignorer. Selon le rapportde juillet 2024 de l’UNCTAD, la révolution numérique, marquée par le doublement des ventes de smartphones depuis 2010 et l’explosion des objets connectés, entraîne des conséquences environnementales alarmantes.
La production d’appareils électroniques dévore les ressources naturelles à un rythme effréné. Un simple ordinateur portable nécessite l’extraction de 800 kg de matières premières, tandis que la fabrication d’un smartphone génère 80% de ses émissions de gaz à effet de serre sur l’ensemble de son cycle de vie. Le secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC) représente désormais jusqu’à 3,2% des émissions mondiales, une part qui ne cesse de croître.
L’appétit insatiable du numérique pour les minéraux critiques, tels que le cobalt, le lithium ou le graphite, soulève des enjeux géopolitiques majeurs. La concentration de la production et de la transformation de ces ressources dans quelques pays crée des tensions et des vulnérabilités dans les chaînes d’approvisionnement mondiales.
La consommation énergétique des infrastructures numériques atteint des sommets vertigineux. Les Datacenters, véritables poumons de l’économie numérique, ont vu leur consommation électrique doubler en seulement quatre ans. Leur soif d’énergie devrait encore doubler d’ici 2026, mettant à rude épreuve les réseaux électriques de nombreux pays.
Impact et inégalités sociales
Le rapport met également en avant les inégalités criantes entre pays développés et en développement face à cette transition numérique. Ces derniers subissent de plein fouet les conséquences environnementales de l’extraction des ressources et de la gestion des déchets électroniques, sans pour autant bénéficier pleinement des avantages économiques de la révolution numérique.
Les préconisations
Face à ces défis, l’UNCTAD plaide pour une transition urgente vers une économie numérique circulaire et inclusive. Actuellement, seuls 7,2% de l’économie mondiale fonctionnent selon les principes de l’économie circulaire, un chiffre en baisse malgré l’urgence de la situation. Le recyclage des appareils électroniques représente pourtant une opportunité économique considérable, avec un marché mondial qui pourrait atteindre 108 milliards de dollars d’ici 2030.
Pour les directeurs du développement durable, ces constats sonnent comme un appel à l’action. Il est désormais crucial d’évaluer l’empreinte environnementale globale des activités numériques de l’entreprise, de repenser la gestion des équipements et des infrastructures, et d’innover pour des solutions plus durables. La sensibilisation des employés et des parties prenantes à une utilisation responsable du numérique devient également incontournable.
Transformation numérique et transition écologique sont indissociables une fois de plus. Les entreprises qui sauront conjuguer ces deux impératifs seront les mieux placées pour prospérer dans un monde en mutation, où la durabilité devient un facteur clé de compétitivité et de résilience. Mais est-ce possible?
