PACA – quel tourisme en 2050 – scénarios par l’ADEME, Plan Bleu et GeographR

Le tourisme en Provence-Alpes-Côte d’Azur à l’horizon 2050 : quatre chemins vers l’avenir par ADEME, Plan Bleu et GeographR

La région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) se trouve face à un défi de taille : réinventer son modèle touristique pour répondre aux enjeux du changement climatique. L’Ademe a commandé une étude prospective pour imaginer l’avenir du tourisme dans cette région à l’horizon 2050. Les résultats, présentés sous forme de 4 scénarios, offrent un aperçu fascinant des transformations possibles de ce secteur crucial pour l’économie locale.

Avec ses 238 millions de nuitées annuelles et ses 37 millions de séjours, la région PACA est un pilier du tourisme français. Cependant, cette manne économique a un coût environnemental : le secteur génère 11,7 millions de tonnes équivalent CO₂, soit 10% des émissions du tourisme national. Face à ce constat, la nécessité d’une transition écologique s’impose.

L’étude, menée par le Plan bleu et GeorgraphR, présente 4 scénarios d’avenir pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 :

  • « Génération frugale » : Ce scénario implique des transformations profondes dans les modes de vie. Il mise sur une sobriété imposée, avec des mesures coercitives pour restreindre l’usage de l’avion et des moteurs thermiques (terre et mer), encourageant ainsi un tourisme de proximité et les mobilités douces.
  • « Coopérations territoriales » : Dans ce scénario, la société se transforme dans le cadre d’une gouvernance partagée. L’évolution des valeurs sociétales permet des investissements massifs dans l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables.
  • « Technologies vertes » : Ce scénario repose sur un déploiement important de l’efficacité énergétique grâce aux technologies et au numérique, sans changement radical des modes de vie, qui gagnent toutefois en sobriété.
  • « Pari réparateur » : Ce dernier scénario mise sur le progrès économique et technologique pour gérer, voire réparer, les systèmes socio-écologiques. Il s’appuie principalement sur des technologies, dont certaines ne sont pas encore matures.

Le transport, notamment aérien, est au cœur des préoccupations. Représentant 77% des émissions du secteur touristique, dont 40% pour les seuls voyages en avion, il constitue le principal défi à relever. La région PACA, avec ses sept aéroports dont deux internationaux, attire une clientèle étrangère significative, principalement britannique, américaine, italienne et allemande.

Les scénarios les plus ambitieux en termes de réduction d’émissions misent sur une transformation profonde des mobilités. Ils prévoient le développement massif des transports en commun, du vélotourisme et des mobilités douces. À l’inverse, les scénarios plus technophiles parient sur la décarbonation de l’aviation grâce aux biocarburants et aux technologies de capture du carbone.

Au-delà des transports, c’est toute l’offre touristique qui est appelée à se réinventer. Le « slow tourism » est encouragé, privilégiant des séjours plus longs et plus axés sur la découverte de l’environnement local. L’étalement de la saison touristique sur l’année est également envisagé pour réduire la pression estivale sur les écosystèmes.

Les infrastructures touristiques devront elles aussi s’adapter. La rénovation énergétique des hébergements, la limitation des résidences secondaires et même la réduction du nombre d’établissements touristiques sur le littoral sont autant de pistes évoquées pour réduire l’impact environnemental du secteur.

L’Ademe ne se contente pas de dresser ces scénarios, elle agit déjà concrètement. Des appels à projets sont lancés pour financer le développement du vélotourisme ou la création de parcours d’interprétation environnementale. Un fonds tourisme durable propose également des financements aux hébergeurs et restaurateurs pour leurs projets de transition écologique.

Face à l’urgence climatique, la transformation du tourisme en PACA apparaît non seulement nécessaire, mais inévitable. Quelle que soit la voie choisie parmi ces quatre scénarios, elle impliquera une coordination étroite entre l’État, les collectivités territoriales, les acteurs économiques et les citoyens. L’avenir du tourisme dans cette région emblématique se jouera dans les choix qui seront faits dans les années à venir, avec à la clé un équilibre à trouver entre attractivité économique et préservation de l’environnement.

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