Le cabinet KPMG a réalisé une étude des publications de quelques 60 entreprises françaises non-financières en 2023 sur la Taxonomie verte européenne – Publication juillet 2024
Le travail commence par un rappel de la règlementation, dont la différence entre éligibilité et alignement, mais aussi des évolutions des règles, en particulier en détaillant l’ajout par la Commission européenne de nouveaux secteurs.
L’étude s’est concentrée sur l’analyse des rapports annuels 2023 de 60 entreprises françaises de 14 secteurs différents, avec un focus sur les indicateurs d’éligibilité et d’alignement à la Taxonomie (chiffre d’affaires, CapEx, OpEx)
Ce résumé ne peut en aucun cas représenter la granularité du rapport, mais permet d’en extraire quelques composantes. Ce travail de KPMG doit avant tout être considéré comme un outil pour les personnes en charge du reporting, moyen de comprendre son propre positionnement par rapport aux pratiques.
🔶 Les constats
🔹Augmentation des taux d’éligibilité moyens par rapport à 2022 : le CA éligible a atteint 47% (contre 38% en 2022), tandis que les CapEx éligibles ont grimpé à 57% (contre 45% en 2022). Cette hausse s’explique notamment par l’inclusion de nouvelles activités liées aux 4 objectifs environnementaux ajoutés en 2023
🔹Légère hausse, moins marquée cependant que pour l’éligibilité, des taux d’alignement moyens : le CA aligné et les CapEx alignés ont tous deux atteint 19% en 2023 (contre respectivement 17% et 16% en 2022). Cela montre des efforts de la part des entreprises malgré la complexité de l’exercice.
🔹55% font un lien explicite entre la Taxonomie et leur stratégie ESG, ce qui indique une intégration croissante de la Taxonomie dans la réflexion stratégique des entreprises en matière de développement durable, dépassant le simple exercice de conformité réglementaire.
🔹Augmentation du volume d’information publié : C’est en moyenne 7,5 pages d’informations relatives à la Taxonomie publiées en 2023, contre 5,2 pages en 2022. L’effort de communication et de transparence est accru, alors que l’exercice se complexifie avec l’ajout de nouveaux objectifs environnementaux.
🔹Faible recours aux indicateurs alternatifs de performance : 17% des entreprises analysées ont publié des indicateurs alternatifs de performance (IAP) liés à la Taxonomie, contre 13% en 2022.
🔶 Bonnes pratiques observées :
🔹Utilisation d’infographies et de cartographies pour présenter les activités éligibles: Carrefour avec une cartographie détaillée présentant clairement les objectifs, les secteurs et les activités Taxonomie pertinentes pour le Groupe. Schneider Electric avec une infographie récapitulative qui non seulement rappelle les objectifs de la Taxonomie et les principales activités éligibles du Groupe, mais inclut également les indicateurs éligibles et alignés, ainsi qu’une décomposition du respect des critères d’alignement par type de critère.
🔹Explications détaillées des variations d’indicateurs entre 2022 et 2023: Bouygues
🔹Présentation claire du respect des critères DNSH (Do No Significant Harm) : Unibail-Rodamco-Westfield a présenté de manière rigoureuse les trois composantes du DNSH générique pour l’adaptation au changement climatique : l’examen de l’activité pour déterminer les risques climatiques physiques prioritaires, l’évaluation des risques et de la vulnérabilité liés au climat, et l’évaluation des solutions d’adaptation.
🔹Décomposition détaillée des indicateurs : LVMH a fourni une décomposition de ses CapEx immobilières éligibles et alignées par type de CapEx, incluant les acquisitions de bâtiments, les loyers fixes capitalisés, les constructions et les rénovations, et ce pour 2023 et 2022.
🔹Traitement proactif des nouvelles exigences : Schneider Electric a publié en avance de phase sur l’alignement aux 4 objectifs environnementaux du texte.
🔹Clarification des méthodologies pour les critères DNSH : Michelin a clairement expliqué comment elle a abordé le DNSH relatif à l’eau en mentionnant les exigences liées à la directive 2000/60/CE et le respect du DNSH en cas d’évaluation des incidences sur l’environnement.
🔹Lien avec d’autres cadres de reporting : Certaines entreprises ont établi des liens clairs entre leur reporting Taxonomie et les normes ESRS (European Sustainability Reporting Standards). Cette approche intégrée aide à montrer comment la Taxonomie s’inscrit dans une stratégie de durabilité plus large.
Source https://kpmg.com/fr/fr/home/insights/2024/07/kpmg-taxonomie-verte.html
