(Article) – comment concilier climat, biodiversité et social – analyse des campagnes Race to Zero et Race to Resilience

L’article de cette publication, publié en juin, effectue une analyse sur deux campagnes majeures soutenues par la CCNUCC : Race to Zero (R2Z) et Race to Resilience (R2R). Ces campagnes visent à mobiliser des acteurs non-étatiques (villes, entreprises, investisseurs, etc.) pour des actions climatiques ambitieuses.

Au coeur de la discussion:
Les auteurs montrent que bien que ces campagnes reconnaissent l’importance de la nature dans l’action climatique, leurs critères et métriques actuels ne reflètent pas pleinement la complexité des interactions entre climat, biodiversité et bien-être humain. Il existe un risque que des actions bien intentionnées pour le climat puissent nuire à la biodiversité ou aux communautés locales.

Ainsi, les campagnes R2Z et R2R pourraient améliorer leur approche dans 4 domaines clés :
🔹Les pratiques d’amélioration des puits de carbone : Certaines stratégies de séquestration du carbone, comme le reboisement à grande échelle ou la bioénergie avec capture et stockage du carbone (BECCS), peuvent nuire à la biodiversité. Les écosystèmes marins, souvent négligés, sont des puits de carbone efficaces qui méritent plus d’attention.
🔹Protection de la biodiversité face au changement climatique :Le changement climatique rend les résultats de la gestion environnementale plus imprévisibles. Les critères des campagnes doivent tenir compte de cette incertitude et encourager des approches adaptatives.
🔹 Échelle spatiale des actions : Les efforts de conservation à grande échelle sont nécessaires mais pourtant rares. Les campagnes devraient encourager des interventions à plus grande échelle tout en reconnaissant les défis associés.
🔹Métriques et suivi des progrès : Contrairement au climat avec son objectif de 1,5°C, la biodiversité est plus complexe à mesurer. Il faut développer des métriques plus sophistiquées pour évaluer les impacts multidimensionnels des actions.

Pour ce qui concerne les aspects sociaux, indispensables à prendre en compte

Considérations socio-écologiques : L’article souligne également l’importance de prendre en compte les aspects sociaux : les stratégies de conservation peuvent avoir des impacts positifs ou négatifs sur les communautés locales, l’implication des peuples autochtones et des communautés locales est cruciale pour réussir. Les conflits potentiels entre conservation, agriculture et autres utilisations des terres doivent être gérés.

Les améliorations que proposent les auteurs de l’article pour les campagnes R2Z et R2R sont les suivantes :

  • Interdire les stratégies de reboisement à grande échelle qui nuisent à la biodiversité.
  • Développer des critères pour les écosystèmes marins et côtiers.
  • Renforcer la participation des communautés locales et des peuples autochtones.
  • Créer un cadre de mesure unifié pour R2Z et R2R qui capture les multiples dimensions des actions.

Pour les entreprises, cela a des conséquences (raison pour laquelle l’article est ici!).

  • Il est nécessaire d’adopter une approche holistique dans les stratégies climatiques, considérant les impacts sur la biodiversité et les communautés.
  • Il faut développer des métriques plus complètes pour évaluer l’impact global des actions.
  • Il y a des opportunité de leadership pour ceux qui adopteraient des pratiques qui bénéficient simultanément au climat, à la nature et aux populations.

L’article : https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1462901124001370?via%3Dihub
Synthèse de l’IDDRI : https://www.iddri.org/fr/publications-et-evenements/publication-scientifique/mettre-laction-climatique-mondiale-au-service

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