En quoi les réseaux sociaux transforment notre humanité – Asma Mhalla

Aujourd’hui samedi, nous prenons du recul sur le sujet de la RSE pour aller explorer dans quel monde nous devons opérer la transformation.

Je vous invite donc à découvrir l’interview toute fraiche de Asma Mhalla par Guyonne de Montjou hier soir. Tout le dialogue est fascinant, mais vous pouvez vous focaliser sur la question débutant minute 18:40 environ. « En quoi les réseaux sociaux transforment notre humanité« .

En voici une transcription (puisque nous sommes ici pour faciliter l’information). Mais vous aurez envie de prendre le temps de l’écouter ensuite.


« Chacun dans son individualité, dans son intimité dans sa capacité de penser le monde, de ne pas être étranger au monde, c’est à dire d’entrer en soi, pour comprendre qui il est dans ce monde là : cette capacité, je crains, peut être court-circuitée par les réseaux sociaux à plein d’égards.

Le premier niveau de court-circuitage, c’est tous les contenus qui vont vous être remontés: vous allez avoir une certaine vision du monde, vous allez être exposés à certains récits, pas à d’autres. Or si on n’a pas les clés de lecture, si on n’a pas la possibilité même de paramétrer son algorithme, d’avoir la curiosité d’avoir plusieurs sources, plusieurs points d’entrée sur le monde. Alors très vite on peut être enfermés dans sa bulle cognitive.

Et le deuxième niveau, c’est que cela refabrique un humain.
Les technologies de l’hypervitesse permettent de fabriquer un humain, mais pas du tout tel que nous l’avions anticipé. Or fabriquer un citoyen est une construction politique : l’esprit critique, l’éducation, l’école, les valeurs, la vision du monde, les combats, les compromissions, les renoncements, la capacité à avoir une conversation, la capacité a s’introspecter, la capacité à écouter l’autre, la volonté ou le désir de faire partie d’une société ou d’une nation. C’est ça fabriquer un humain qui va faire partie d’une civilisation et éclairé, actif, acteur de ce qui est en train de se jouer. Or, les réseaux sociaux… l’humain des réseaux sociaux, il est anesthésié. »

Je vous invite ensuite à aller jusqu’à la conclusion magnifique (contextualisée dans l’interview) « c’est peut-être le réel qui devient la poche de résistance« 

Source

Corporate climate responsibility monitor 2024

Le New Climate Institute publie chaque année un rapport d’analyse de la politique climatique de sociétés (51 cette année) et « évalue de manière critique la mesure dans laquelle elles font preuve de leadership en matière de climat »

Voici quelques conclusions cette année:

  • L’ambition collective des entreprises en matière de climat à l’horizon 2030 et de neutralité carbone s’est progressivement améliorée au cours des deux dernières années. Cependant, la plupart d’entre elles continuent de ne pas atteindre les réductions d’émissions à l’échelle de l’économie nécessaires pour limiter le réchauffement climatique à moins de 1,5 °C.
  • Les propositions visant à introduire des mécanismes de flexibilité pour les objectifs de réduction des émissions du Scope 3 gagnent du terrain, même si cela impliquerait de revenir sur des engagements déjà insuffisants, annulant dans de nombreux cas les objectifs actuels des entreprises.
  • L’initiative Science Based Targets (SBTi), en tant que validateur d’objectifs d’entreprise et d’évaluations indépendantes le plus important et le plus influent, joue un rôle essentiel dans la validation des engagements des entreprises en matière de climat. Une comparaison entre les notes du SBTi et celles d’autres évaluateurs indique un degré important de clémence dans les pratiques de validation actuelles
  • Des progrès mitigés vers des transitions sectorielles critiques remettent en question la crédibilité de l’ambition apparente des entreprises. De nombreuses entreprises continuent de s’appuyer sur de fausses solutions telles que les certificats d’énergie renouvelable (REC) autonomes de captage, d’utilisation et de stockage du carbone (CCUS), la bioénergie et l’élimination du dioxyde de carbone comme alternative aux réductions d’émissions.
  • L’intégrité du système actuel de responsabilité des entreprises est compromise par les tensions inhérentes découlant de l’absence de séparation institutionnelle et d’influence directe des entreprises. Il faut passer d’initiatives volontaires à une responsabilité formelle.

Le rapport publié en Avril

Mise à jour du « Guide pour déployer les ESRS » de l’ANC

L’Autorité des Normes Comptables (ou ANC) publie une mise à jour de son guide pour déployer les ESRS publié initialement en 2023.
Le guide comporte de nombreuses (72!) Questions-Réponses qui vous permettront d’interpréter et appliquer les ESRS. Il est destiné à compléter les documents d’implémentation de l’EFRAG

Le guide déployer les ESRS de l’ANC
Les « Implementation Guidance documents » de l’EFRAG

Rapport 2024 du Haut Conseil pour le Climat

Le Haut Conseil sur le Climat, qui vient d’être reconduit, remet son Rapport 2024 reconnaissant les progrès, mais appuyant la nécessité de tenir le cap

Synthèse rapide:
Le rapport souligne l’urgence de l’action climatique pour protéger la population et les écosystèmes des impacts croissants du changement climatique. Il insiste sur la nécessité pour la France de maintenir sa trajectoire de décarbonation, d’améliorer les efforts d’adaptation et de faire face aux risques climatiques croissants qui menacent la société.

Il reconnaît les progrès réalisés dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre, en accord avec les objectifs de 2030, mais souligne l’importance de politiques cohérentes et cohérentes, d’incitations publiques, d’investissements verts et de renouvellement des infrastructures pour soutenir ces efforts.

Le document souligne la nécessité d’une action publique continue et consolidée pour atteindre les objectifs climatiques de 2030 et faire face aux défis de l’adaptation au changement climatique. Malgré des développements positifs dans les cadres d’action publique, les retards législatifs et le manque de clarté dans la direction menacent l’action climatique.

Le projet SNBC 3 vise à renforcer les objectifs de 2030 en ligne avec les politiques européennes, mais reste en deçà du niveau Fit for 55 et ne couvre pas la trajectoire vers la neutralité carbone. Les politiques économiques publiques s’alignent sur les objectifs climatiques, mais le financement pluriannuel n’est pas encore assuré.

Le rapport met en exergue l’importance des considérations de transition juste, des améliorations de la gouvernance et de la transparence dans l’action publique sur le climat.

Le Green Deal de l’UE et le paquet Fit for 55 soutiennent la stratégie 2030 de la France, mais les politiques nationales doivent s’aligner sur les objectifs de neutralité de 2050. Les progrès mondiaux à la COP28 sont notés, mais des mesures plus ambitieuses sont nécessaires d’ici 2030. L’action climatique internationale de la France doit être crédible et alignée sur les politiques nationales, soutenant les pays en développement et plaidant pour des réformes du système financier alignées sur l’Accord de Paris.

Le rapport

Procès climatiques et devoir de vigilance

La porte s’est ouverte hier pour un premier procès climatique en France. C’est la conclusion de la cour d’appel de Paris qui ouvre cette voie. Total Energies, Engie et Suez étaient assignés par des collectifs d’associations et de collectivités locales (Notre Affaire à Tous, Sherpa, France Nature Environnement, la ville de Paris, de New-York ou encore de Grenoble…) pour manquement à leurs obligations en matière de devoir de vigilance.

C’est aussi un mode d’emploi du devoir de vigilance qui s’ecrit ainsi dans la jurisprudence. Les juristes obtiennent ainsi la réponse à 3 questions clés:

  • la mise en demeure est-elle requise à peine de fin de non-recevoir. La mise en demeure est bien un préalable.
  • Qui a qualité pour agir? Il faut que les intérêts défendus entrent dans l’objet statutaire de ceux qui agissent
  • qui est défendeur à l’action? La société mère, et c’est contre elle que l’action doit être intentée.

Article Novethic

Annonce Linkedin de l’avocat Ivan Terel

Enfin, les détails sur ce que permet de comprendre ce jugement au travers d’un article bien structuré

Etat des lieux des ODDs en Europe – Edition 2024

Eurostat édite son rapport annuel des progrès (ou pas) réalisés en Europe sur les 17 ODDs

Petite synthèse, mais le rapport vaut un survol rapide pour par exemple situer la France dans ces objectifs.
En moyenne, sur les 5 dernières années de données disponibles, l’UE a progressé vers la plupart des objectifs. La progression sur certains objectifs a été plus rapide que sur d’autres, et au sein des objectifs, même si dans certains domaines spécifiques, les objectifs se sont éloignés.

Au cours de la période de 5 ans évaluée, l’UE a fait des progrès significatifs dans la réduction des inégalités (ODD 10), en assurant un travail décent et une croissance économique (ODD 8) et en réduisant la pauvreté (ODD 1). De bons progrès ont également été réalisés par rapport aux objectifs sur l’agriculture durable (ODD 2), l’innovation et les infrastructures (ODD 9), la consommation et la production durables (ODD 12), la vie sous l’eau (ODD 14), l’éducation de qualité (ODD 4) et l’égalité des sexes (ODD 5). L’UE a également vu des progrès vers les objectifs de paix, de justice et d’institutions solides (ODD 16), de villes et de communautés durables (ODD 11), de partenariats mondiaux (ODD 17) et d’action pour le climat (ODD 13).

  • Les progrès vers l’objectif de l’eau propre et de l’assainissement (ODD 6) ont été limités, avec plusieurs indicateurs montrant des développements positifs mais d’autres ne montrant aucun progrès ou même un éloignement.
  • Pour l’énergie abordable et propre (ODD 7), un léger éloignement de l’objectif a été observé en raison de l’impact négatif sur l’abordabilité de l’énergie de la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine et de la crise énergétique consécutive dans l’UE.
  • Les progrès vers l’objectif de la santé et du bien-être (ODD 3) ont été perturbés par les revers de la pandémie de COVID-19 qui sont maintenant pleinement visibles dans les données disponibles.
  • L’objectif de la vie sur terre (ODD 15) est caractérisé par plusieurs tendances non durables dans les domaines de la biodiversité et de la dégradation des terres, conduisant à une évaluation modérément défavorable des progrès de l’UE dans ce domaine sur la courte période évaluée. La Commission européenne a proposé d’importantes initiatives politiques pour inverser la dégradation des écosystèmes, dans le cadre du Pacte vert européen, telles que la Stratégie de l’UE en matière de biodiversité, la Stratégie forestière de l’UE et la Stratégie de l’UE pour les sols pour 2030.

Le rapport

31 grandes normes de management comportent maintenant le climat comme enjeu-clé

l’ISO et l’IAF ont décidé d’intégrer le changement climatique dans les normes de management en obligeant les organisations à:

  • identifier et évaluer les risques et opportunités liées au changement climatique
  • définissant des objectifs et des plans d’action pour réduire leur impact sur le climat
  • en mettant en place des mesures de suivi de reporting
    L’amendement A1:2024 porte sur toutes les grandes normes de systèmes de management: ISO 9001, ISO 14001, ISO 14298, ISO 15378, ISO 16000-40, ISO 18788, ISO 19443, ISO 21001, ISO 21101, ISO 21401, ISO 22000, ISO 22163, ISO 22301, ISO 28000, ISO 29001, ISO 30301, ISO 30401, ISO 34101, ISO 35001, ISO 37001, ISO 37101, ISO 37301, ISO 39001, ISO 41001, ISO 44001, ISO 45001, ISO 46001, ISO 50001, ISO/IEC 19770-1, ISO/IEC 20000-1, ISO/IEC 27001

Bref, il va falloir s’y mettre cette fois si la CSRD ne suffisait pas à y penser.

source Un article de l’AFNOR qui détaille les contraintes nouvelles

CSRD / double matérialité – un guide Audencia

Audencia, IFACI, Orse et PwC nous livrent (12/2023) un guide très opérationnel pour réaliser une analyse des enjeux de la durabilité au travers de la double matérialité, en suivant des étapes structurées:

  • l’organisation à mettre en place pour réaliser l’analyse
  • le niveau de granularité à utiliser, avec des sources pour déterminer les enjeux)
  • la détermination des IRO (impacts, risques et opportunités)
  • déterminer le bon niveau de granularité et de pertinence dans la/les chaînes de valeur
  • la consultation des parties prenantes
  • comment ne pas réinventer la roue, et utiliser l’existant

Lien vers l’étude à télécharger

Le travail est l’un des essentiels à conserver pour structurer son analyse. Nous en avions abordés d’autres sur cette chaîne d’info: pour rechercher dans l’historique:
le 13 mai – Guide de la RSE de Herbert Smith Freehills
le 15 mai – CSRD Essentials par Lefebvre-Sarrut et Pascal Durand
le 24 juin – EFRAG IG1 IG2 IG3

Loi de Restauration de la Nature

Au cœur de l’actualité avec son adoption définitive aujourd’hui par l’UE, quel est le contenu de la Loi de Restauration de la Nature (Nature Restoration Law – NRL).
L’objectif est de restaurer 20% des terres et des mers de l’UE d’ici 2030. Ce règlement vise donc à contribuer à la restauration à long terme de la nature endommagée dans les zones terrestres et maritimes de l’UE. Il a été proposé par la Commission le 22 juin 2022. Le but est d’atteindre les objectifs de l’UE en matière de climat et de biodiversité et de respecter les engagements internationaux de l’UE, en particulier ceux du cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal (Nations unies).

Pour atteindre cet objectif, les pays de l’UE doivent restaurer au moins 30% de certains habitats (forêts, prairies, zones humides, rivières, lacs et récifs coralliens) d’ici 2030, 60% d’ici 2040 et 90% d’ici 2050.

Voici un article qui devrait éclairer le sujet

Double matérialité Audencia – Ifaci – ORSE – PwC

Audencia, IFACI, Orse et PwC nous livrent (12/2023) un guide très opérationnel pour réaliser une analyse des enjeux de la durabilité au travers de la double matérialité, en suivant des étapes structurées:

  • l’organisation à mettre en place pour réaliser l’analyse
  • le niveau de granularité à utiliser, avec des sources pour déterminer les enjeux)
  • la détermination des IRO (impacts, risques et opportunités)
  • déterminer le bon niveau de granularité et de pertinence dans la/les chaînes de valeur
  • la consultation des parties prenantes
  • comment ne pas réinventer la roue, et utiliser l’existant

Lien vers l’étude à télécharger

Le travail est l’un des essentiels à conserver pour structurer son analyse. Nous en avions abordés d’autres sur cette chaîne d’info: pour rechercher dans l’historique:
le 13 mai – Guide de la RSE de Herbert Smith Freehills
le 15 mai – CSRD Essentials par Lefebvre-Sarrut et Pascal Durand
le 24 juin – EFRAG IG1 IG2 IG3