Aujourd’hui samedi, nous prenons du recul sur le sujet de la RSE pour aller explorer dans quel monde nous devons opérer la transformation.
Je vous invite donc à découvrir l’interview toute fraiche de Asma Mhalla par Guyonne de Montjou hier soir. Tout le dialogue est fascinant, mais vous pouvez vous focaliser sur la question débutant minute 18:40 environ. « En quoi les réseaux sociaux transforment notre humanité« .
En voici une transcription (puisque nous sommes ici pour faciliter l’information). Mais vous aurez envie de prendre le temps de l’écouter ensuite.
« Chacun dans son individualité, dans son intimité dans sa capacité de penser le monde, de ne pas être étranger au monde, c’est à dire d’entrer en soi, pour comprendre qui il est dans ce monde là : cette capacité, je crains, peut être court-circuitée par les réseaux sociaux à plein d’égards.
Le premier niveau de court-circuitage, c’est tous les contenus qui vont vous être remontés: vous allez avoir une certaine vision du monde, vous allez être exposés à certains récits, pas à d’autres. Or si on n’a pas les clés de lecture, si on n’a pas la possibilité même de paramétrer son algorithme, d’avoir la curiosité d’avoir plusieurs sources, plusieurs points d’entrée sur le monde. Alors très vite on peut être enfermés dans sa bulle cognitive.
Et le deuxième niveau, c’est que cela refabrique un humain.
Les technologies de l’hypervitesse permettent de fabriquer un humain, mais pas du tout tel que nous l’avions anticipé. Or fabriquer un citoyen est une construction politique : l’esprit critique, l’éducation, l’école, les valeurs, la vision du monde, les combats, les compromissions, les renoncements, la capacité à avoir une conversation, la capacité a s’introspecter, la capacité à écouter l’autre, la volonté ou le désir de faire partie d’une société ou d’une nation. C’est ça fabriquer un humain qui va faire partie d’une civilisation et éclairé, actif, acteur de ce qui est en train de se jouer. Or, les réseaux sociaux… l’humain des réseaux sociaux, il est anesthésié. »
Je vous invite ensuite à aller jusqu’à la conclusion magnifique (contextualisée dans l’interview) « c’est peut-être le réel qui devient la poche de résistance«
