(Série de l’été) – Vox – Comment l’élevage industriel va disparaître

Fil rouge de l’été: Le meilleur de la presse pour lire et écouter le bruit du monde
Petite série pour l’été 2024. Des articles, des audios, des vidéos qui feront votre bonheur pour écouter le bruit du monde. Articles primés pour leur grande qualité.

🟥 Dans la catégorie « Alimentation »: Vox publie un ensemble d’articles sur le passé et l’avenir du mouvement contre l’élevage industriel, et tente de montrer qu’un autre avenir est possible🟥

Il y en a pour toute la semaine, mais les articles sont pour la plupart de bonne qualité. cette série d’articles discute principalement de l’impact de l’élevage industriel et de l’automatisation sur l’économie, la santé publique et l’environnement. Ils soulignent que des solutions plus durables et transparentes sont nécessaires, tout en explorant les mouvements pour les droits des animaux et le véganisme, ainsi que leur rôle dans la lutte contre le changement climatique et les pandémies.

source de la série: https://www.vox.com/future-perfect/364288/how-factory-farming-ends-animal-rights-vegans-climate-ethics

Quelles actions climatiques ont les meilleurs résultats – une étude publiée dans Science en Août 2024

🟥 (Etude) – Quelles actions climatiques ont les meilleurs résultats – une étude publiée dans Science en Août 2024 🟥

Une nouvelle étude publiée dans Science évalue l’efficacité des politiques climatiques à l’échelle mondiale sur une période 20 ans. Les chercheurs ont analysé environ 1500 politiques climatiques mises en œuvre entre 1998 et 2022 dans 41 pays, couvrant 81% des émissions mondiales. Ils ont utilisé une base de données complète de l’OCDE et une approche innovante combinant l’apprentissage automatique et une extension de la méthode des doubles différences pour identifier les politiques ayant conduit à des réductions d’émissions significatives.

Voici les principaux enseignements issus de cette étude sont les suivants:

  1. 63 interventions sur les 1500 analysées ont été identifiées comme ayant conduit à des réductions d’émissions significatives, totalisant entre 0,6 et 1,8 gigatonnes de CO2. Mais les exigences de réduction avaient été volontairement fixées comme ambitieuses.
  2. Ce sont les combinaisons de politiques (mix de politiques) qui se sont avérées plus efficaces que les politiques individuelles dans la plupart des cas. Par exemple, les interdictions, les codes du bâtiment et les labels ont montré de plus grands effets de réduction lorsqu’ils étaient combinés à d’autres instruments.
  3. L’efficacité des politiques varie de manière assez intuitive selon les secteurs et le niveau de développement économique des pays :
    • Dans les pays développés, la tarification du carbone est particulièrement efficace dans l’industrie et l’électricité.
    • Dans les pays en développement, les réglementations et les subventions jouent un rôle plus important.
  4. C’est le secteur des transports qui présente le plus grand potentiel de complémentarité entre différents types de politiques.

Pour autant, même si tous les pays de l’échantillon répliquaient leurs meilleures pratiques passées, cela ne comblerait qu’environ 26-41% de l’écart d’émissions actuel par rapport aux objectifs de l’Accord de Paris. Cela montre à quel point des efforts supplémentaires de grande ampleur sont nécessaires pour atteindre les objectifs climatiques mondiaux.

L’article https://www.science.org/doi/10.1126/science.adl6547
Un article Grist pour décrypter: https://grist.org/economics/climate-policy-emissions-study/

Livre – Sortie de l’ouvrage « Mode Durable » de Sihem Dekhili

On connaissait de Sihem Dekhili l’ouvrage complet de 2021 sur le Marketing durable coécrit avec Adeline Ochs et Aurélie Merle. Voici un nouveau travail cette fois réalisé avec Valérie Guillard et Mohamed Akli Achabou centré sur la Mode durable.

Comme je n’ai pas eu l’occasion de le lire, voici le 4ème de couverture:

La mode est le quatrième secteur le plus destructeur du vivant
Le constat est sans appel. Si le prêt-à-porter crée de nombreux emplois, c’est aussi le quatrième secteur le plus destructeur du vivant. À l’image des rayons, la chaîne de valeur de la fast fashion pèse lourd et a du mal à faire peau neuve. Pourquoi être à la mode est-il aussi important ? Comment passer d’une industrie qui pille les ressources à une mode respectueuse de la planète et des droits humains ? Comment influencer à long terme le comportement des consommateurs, les pratiques des entreprises et les responsabiliser ? Les sciences de gestion, et le marketing en particulier, ont un rôle majeur à jouer. Fondé sur une approche durable transformatrice, cet ouvrage analyse un modèle de mode durable en pleine structuration, les enjeux du secteur, les freins et les perspectives. Relever ce défi d’ampleur passe avant tout par la formation des étudiants, futurs acteurs de cette industrie. Parce que la révolution du secteur ne se fera pas seule, une mode éthique et durable doit savoir tisser les destinées d’entreprises audacieuses, de la R&D et des professionnels de demain.

Livre Marketing durable https://www.pearson.fr/fr/book/?GCOI=27440100832160
Livre Mode durable https://www.pearson.fr/fr/book/?gcoi=27440100324510

Des microplastiques dans le coca-cola – Un rapport de l’association Agir Pour l’Environnement sonne l’alarme

L’association Agir pour l’Environnement vient de publier un rapport alarmant sur la présence de microplastiques dans les sodas les plus populaires. Cette enquête, menée en août 2024, s’est concentrée sur deux marques phares : Coca-Cola et Schweppes.

Les résultats sont préoccupants : après 20 ouvertures successives, une bouteille d’un litre de Coca-Cola contient en moyenne 46 microparticules de plastique, tandis qu’une bouteille d’1,5 litre de Schweppes en contient 93. Plus inquiétant encore, l’étude a identifié jusqu’à six types différents de polymères plastiques dans ces boissons, dont certains ne sont pas censés entrer dans la composition des bouteilles ou des bouchons (et sur lesquels les fabricants de cette boisson se sont engagés à diminuer leur recours en 2019).

APE a également révélé la présence de nanoparticules, encore plus petites et potentiellement plus dangereuses pour la santé. Ces particules, d’une taille moyenne de 518 nm dans le Coca-Cola après 20 ouvertures, sont susceptibles de traverser plus facilement les barrières biologiques de l’organisme.

L’étude intervient dans un contexte où Coca-Cola, sponsor officiel des Jeux Olympiques de Paris 2024, est déjà sous le feu des critiques pour son impact environnemental. L’entreprise est considérée comme l’un des plus grands pollueurs plastiques au monde, avec 120 milliards de bouteilles commercialisées chaque année. En France, sur les 950 millions de bouteilles vendues annuellement, seulement 44% sont recyclées.

Face à ces résultats, l’association appelle les autorités sanitaires françaises, notamment l’ANSES et la DGCCRF, à prendre des mesures immédiates. Parmi leurs demandes : l’établissement d’une norme maximale de présence de micro- et nanoplastiques dans les boissons, une transparence accrue sur la composition des emballages, et l’interdiction des bouteilles en plastique dans les maternités et les crèches.

Source https://partage.agirpourlenvironnement.org/s/enquete-exclusive-du-plastique-dans-le-coca-cola/

(Ressources) – Les FAQs de la commission Européenne – CSRD – CS3D – SFDR – Taxonomie – Deforestation-free regulation

Ressources – Les FAQs de la commission Européenne – CSRD – CS3D – SFDR – Taxonomy – Deforestation-free regulation

La rentrée est là! Il va falloir s’y remettre aussi pour se replonger dans les règlementations (en essayant de ne pas y perdre le sens même de l’action pour laquelle elles ont été conçues).

Pour vous y aider, la Commission Européenne à travailler sur de nombreuses FAQs qui devraient vus permettre de répondre à vos plus grandes questions. Et ces FAQs concernent la plupart des nouvelles règlementations. Petit tour d’horizon

Pour la CSRD – 2022-2464

Pour la CS3D – 2022-0051(COD)

Pour la SFDR – 2019/2088

Pour la Taxonomy – 2020/852

Pour la Deforestation-free Regulation – 2023/1115

Les FAQs de décembre 2023 : https://environment.ec.europa.eu/publications/frequently-asked-questions-deforestation-regulation_en
Bonne lecture

(Article) – Marc-André Selosse et Gilles Boeuf proposent de passer à l’écologie préventive

(Article) – Marc-André Selosse et Gilles Boeuf proposent de passer à l’écologie préventive

« Il y a une démagogie coupable à ignorer les alertes écologiques »

Dans un article du 22 Août dans le journal Le Monde, les biologistes Gilles Boeuf et Marc-André-Selosse montrent que les coûts réels des dommages environnementaux sont largement ignorés. Leur prise en compte militerait pour des solutions écologiques préventives qui seules permettraient de préserver le confort et le pouvoir d’achat réel des français.

Ils partent d’un constat: l’écologie scientifique montre que « les coûts de santé publique engendrés par les pollutions agricoles et industrielles dépassent de beaucoup les gains de pouvoir d’achat par lesquels on les justifie ». Les dommages environnementaux « punissent » en effet la société par leurs conséquences sur la santé publique.
Les biologistes s’appuient sur quelques exemples marquants:

  • La contamination par les engrais phosphatés (cadmium) provoque des problèmes rénaux, hépatiques, osseux, cancers.
  • Les pesticides accroissent les risques pour les agriculteurs (lymphomes, myélomes, maladie de Parkinson).
  • Les polluants éternels (PFAS) génèrent des coûts de santé publique estimés entre 52 et 83 milliards d’euros par an en Europe
    Les coûts de santé publique dus aux pollutions dépassent ainsi largement les gains économiques à court terme. Par exemple interdire les substances chimiques les plus dangereuses économiserait entre 11 et 31 milliards d’euros par an en Europe. Mais les alertes écologiques sont pourtant ignorées au nom du confort et du pouvoir d’achat alors que les coûts à long terme les réduisent in fine

Gilles Boeuf et Marc-André-Selosse plaident enfin pour une « écologie préventive » utilisant les données scientifiques pour guider la transition, celle qui suggère des solutions pour produire sans être puni. Par exemple l’utilisation des déchets humains comme engrais, le développement de plantes résistantes, la plantation de haies, le remplacement des produits toxiques dans l’industrie…

Source https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/08/21/gilles-b-uf-et-marc-andre-selosse-biologistes-l-ecologie-n-est-pas-punitive-elle-suggere-des-solutions-pour-produire-sans-etre-puni_6289506_3232.html

KPMG – Décryptage du règlement Taxonomie Verte européenne

Le cabinet KPMG a réalisé une étude des publications de quelques 60 entreprises françaises non-financières en 2023 sur la Taxonomie verte européenne – Publication juillet 2024

Le travail commence par un rappel de la règlementation, dont la différence entre éligibilité et alignement, mais aussi des évolutions des règles, en particulier en détaillant l’ajout par la Commission européenne de nouveaux secteurs.
L’étude s’est concentrée sur l’analyse des rapports annuels 2023 de 60 entreprises françaises de 14 secteurs différents, avec un focus sur les indicateurs d’éligibilité et d’alignement à la Taxonomie (chiffre d’affaires, CapEx, OpEx)

Ce résumé ne peut en aucun cas représenter la granularité du rapport, mais permet d’en extraire quelques composantes. Ce travail de KPMG doit avant tout être considéré comme un outil pour les personnes en charge du reporting, moyen de comprendre son propre positionnement par rapport aux pratiques.

🔶 Les constats
🔹Augmentation des taux d’éligibilité moyens par rapport à 2022 : le CA éligible a atteint 47% (contre 38% en 2022), tandis que les CapEx éligibles ont grimpé à 57% (contre 45% en 2022). Cette hausse s’explique notamment par l’inclusion de nouvelles activités liées aux 4 objectifs environnementaux ajoutés en 2023
🔹Légère hausse, moins marquée cependant que pour l’éligibilité, des taux d’alignement moyens : le CA aligné et les CapEx alignés ont tous deux atteint 19% en 2023 (contre respectivement 17% et 16% en 2022). Cela montre des efforts de la part des entreprises malgré la complexité de l’exercice.
🔹55% font un lien explicite entre la Taxonomie et leur stratégie ESG, ce qui indique une intégration croissante de la Taxonomie dans la réflexion stratégique des entreprises en matière de développement durable, dépassant le simple exercice de conformité réglementaire.
🔹Augmentation du volume d’information publié : C’est en moyenne 7,5 pages d’informations relatives à la Taxonomie publiées en 2023, contre 5,2 pages en 2022. L’effort de communication et de transparence est accru, alors que l’exercice se complexifie avec l’ajout de nouveaux objectifs environnementaux.
🔹Faible recours aux indicateurs alternatifs de performance : 17% des entreprises analysées ont publié des indicateurs alternatifs de performance (IAP) liés à la Taxonomie, contre 13% en 2022.

🔶 Bonnes pratiques observées :
🔹Utilisation d’infographies et de cartographies pour présenter les activités éligibles: Carrefour avec une cartographie détaillée présentant clairement les objectifs, les secteurs et les activités Taxonomie pertinentes pour le Groupe. Schneider Electric avec une infographie récapitulative qui non seulement rappelle les objectifs de la Taxonomie et les principales activités éligibles du Groupe, mais inclut également les indicateurs éligibles et alignés, ainsi qu’une décomposition du respect des critères d’alignement par type de critère.
🔹Explications détaillées des variations d’indicateurs entre 2022 et 2023: Bouygues
🔹Présentation claire du respect des critères DNSH (Do No Significant Harm) : Unibail-Rodamco-Westfield a présenté de manière rigoureuse les trois composantes du DNSH générique pour l’adaptation au changement climatique : l’examen de l’activité pour déterminer les risques climatiques physiques prioritaires, l’évaluation des risques et de la vulnérabilité liés au climat, et l’évaluation des solutions d’adaptation.
🔹Décomposition détaillée des indicateurs : LVMH a fourni une décomposition de ses CapEx immobilières éligibles et alignées par type de CapEx, incluant les acquisitions de bâtiments, les loyers fixes capitalisés, les constructions et les rénovations, et ce pour 2023 et 2022.
🔹Traitement proactif des nouvelles exigences : Schneider Electric a publié en avance de phase sur l’alignement aux 4 objectifs environnementaux du texte.
🔹Clarification des méthodologies pour les critères DNSH : Michelin a clairement expliqué comment elle a abordé le DNSH relatif à l’eau en mentionnant les exigences liées à la directive 2000/60/CE et le respect du DNSH en cas d’évaluation des incidences sur l’environnement.
🔹Lien avec d’autres cadres de reporting : Certaines entreprises ont établi des liens clairs entre leur reporting Taxonomie et les normes ESRS (European Sustainability Reporting Standards). Cette approche intégrée aide à montrer comment la Taxonomie s’inscrit dans une stratégie de durabilité plus large.

Source https://kpmg.com/fr/fr/home/insights/2024/07/kpmg-taxonomie-verte.html

(Série de l’été) – Politico – le chimiste contre les agriculteurs hollandais

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Dans la catégorie « Politique et action climatique « : Politico publie « Le chimiste contre les agriculteurs hollandais »

Quels compromis devront être faits lors des transitions vertes que le monde traversera nécessairement?
Au travers d’un article plein d’empathie, Karl Mathiesen brosse le portrait d’une crise néerlandaise, celle de l’agriculture et des mesures prises dont Johan Vollenbroek, militant pour le climat, est certainement le plus grand responsable pour ces dernières années.

Les agriculteurs ont été irrités par l’obligation de limiter leur pollution à l’azote et rendait certaines pratiques agricoles illégales en menaçant, selon eux, leur capacité à gagner leur vie.

C’est un portrait intelligent et engageant de Johan Vollenbroek qui est dressé dans cet article par le journaliste Karl Mathiesen. Ce dernier exhorte par ailleurs les lecteurs à réfléchir à cette question: « une action climatique qui dévaste les moyens de subsistance et déchire le tissu social en vaut-elle la peine ?

Le journaliste offre une analyse approfondie et empathique des sentiments des deux côtés sur cette question, et montre les compromis que les transitions vertes à travers le monde entraîneront.

Source https://www.politico.eu/article/johan-vollenbroek-netherlands-nitrogen-pollution-climate-change-farming/

France Invest – ‘comprendre les textes de la finance durable’

Dans un rapport maintenant légèrement daté mais toujours extrêmement utile, France Invest nous aide à comprendre les textes de la finance durable

Ce rapport exhaustif sur la finance durable, élaboré conjointement par France Invest et PwC, permet de plonger dans le paysage réglementaire en constante évolution du secteur du capital-investissement en France et en Europe. Il faudra néanmoins tenir compte du fait qu’il date de mai 2023, puisque la règlementation évolue vite sur le sujet.

Il s’ouvre sur un panorama du cadre réglementaire actuel, les textes fondamentaux qui régissent désormais les pratiques des sociétés de gestion. Au cœur de ce dispositif, on trouve le Règlement Taxonomie, véritable socle européen qui établit une classification commune des activités économiques durables. Les critères d’alignement et les implications pour les acteurs du secteur sont détaillés et illustrés par des exemples concrets tirés notamment du secteur des transports.

Le rapport aborde ensuite le Règlement SFDR (Sustainable Finance Disclosure Regulation), autre pilier de la réglementation européenne, qui impose de nouvelles obligations de transparence aux acteurs financiers. Les rédacteurs expliquent comment ce texte introduit la notion de double matérialité et impose une classification des fonds selon leur degré d’intégration des critères ESG.

Les modifications apportées aux directives AIFM (Alternative Investment Fund Managers) et MiFID II (Markets in Financial Instruments Directive II) sont également passées au crible, avec un focus particulier sur l’intégration des préférences de durabilité des clients dans le processus d’investissement. Le rapport mentionne les spécificités françaises, notamment le décret d’application de l’article 29 de la Loi Energie-Climat, qui renforce les obligations de reporting pour les sociétés de gestion.

Nota

  • La directive AIFM vise à encadrer les gestionnaires de fonds d’investissement alternatifs, et la directive MiFID II, quant à elle, a une portée plus large et régule l’ensemble des services d’investissement

En seconde partie, le rapport se projette vers l’avenir, analysant les évolutions réglementaires à venir. Il s’attarde notamment sur l’extension prévue de la Taxonomie à de nouveaux objectifs environnementaux et sur le projet d’une Taxonomie sociale.
La transition de la directive NFRD vers la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) est également abordée, avec ses implications en termes d’élargissement du périmètre des entreprises concernées et de standardisation du reporting (et depuis lors, la CSRD a été adoptée!)

Source https://www.franceinvest.eu/comprendre-les-textes-sur-la-finance-durable/

Dipesh Chakrabarty – Discours de l’UNESCO de 2023 et sortie de son livre

A l’occasion de la sortie à la rentrée en octobre du livre de Dipesh Chakrabarty « Une planète, plusieurs monde », je vous propose de redécouvrir son discours à l’UNESCO en 2023

Dans un discours prononcé lors d’une conférence de l’UNESCO en novembre 2023, Dipesh Chakrabarty nous parle de notre condition humaine à l’ère de la crise climatique, en particulier du paradoxe saisissant de notre époque : nous partageons une planète en péril tout en demeurant profondément divisés. Il souligne l’ironie de notre situation, où nous nous affrontons souvent pour ce que nous partageons déjà : passé commun, terre, eau, territoires. Certains de ces éléments éléments que nous partageons ne peuvent être divisés : l’atmosphère, les océans, les cieux, les saisons. Ces biens communs sont devenus des sujets de préoccupation collective, non plus simplement des arrière-plans muets de nos affaires.

Et c’est la Terre elle-même qui est devenue un objet de souci commun, non pas comme un corps astronomique abstrait, mais comme la condition même de notre existence et de toute vie.

La lenteur de notre réponse à la crise climatique s’oppose à la rapidité avec laquelle les sociétés se mobilisent pour les guerres. Dipesh Chakrabarty explique que les guerres modernes reposent sur des hypothèses dépassées concernant la stabilité de notre environnement. Au travers de la pensée de Kant, il montre que ces conflits supposent toujours une nature constante et invariable, capable de réparer les dommages causés par l’homme.

Or ces postulats ne tiennent plus à l’ère du changement climatique anthropique. Les guerres contemporaines, avec leur puissance de feu massive, ne font qu’exacerber la crise climatique. Nous ne pouvons plus partir du principe que nous récupérerons un monde intact après nos conflits.

Dipesh Chakrabarty nous propose de repenser notre rapport au monde, et de considérer que les aspects que nous prenions pour acquis – glaciers, pluies, saisons, mers – ne peuvent plus être traités comme un simple décor de nos actions. Il nous faut reconnaître que nos conflits, en particulier les guerres, ont des conséquences irréversibles sur le système terrestre qui soutient toute vie.

En seconde partie de l’article, Chakrabarty s’appuie sur l’exemple de l’Himalaya pour illustrer son discours et proposer des solutions possibles.

Citation: « Je mentionne les guerres non seulement en raison de l’ironie qui veut que les humains se battent souvent pour ce qu’ils partagent en réalité, mais aussi parce que les guerres nous permettent de voir une capacité profonde et probablement innée ou évoluée qu’ont les humains de mettre de côté, de mettre entre parenthèses ou de suspendre — pour le moment — la question de ce qu’ils peuvent partager avec les personnes avec lesquelles ils sont entrés en guerre. »