Le programme Européen d’Ursula

Et si on lisait le programme d’Ursula van der Leyen pour le parlement européen, évidemment avec un oeil RSE

Le programme d’Ursula von der Leyen pour la Commission européenne 2024-2029 s’articule autour de plusieurs grands axes, mais il est important de noter que von der Leyen réaffirme son engagement envers le Pacte vert européen (European Green Deal) lancé lors de son précédent mandat. Elle souligne la nécessité de maintenir le cap sur les objectifs fixés, tout en reconnaissant les défis posés par l’accélération de la crise climatique et le besoin urgent de décarboner et d’industrialiser l’économie européenne simultanément.

🌿Elle propose un « Clean Industrial Deal » visant à soutenir les industries et les entreprises dans leur transition vers la neutralité carbone. Ce plan prévoit notamment un « Industrial Decarbonisation Accelerator Act » pour canaliser les investissements dans les infrastructures et l’industrie, en particulier pour les secteurs à forte intensité énergétique. L’objectif est de créer des marchés pilotes européens pour le développement, la production et la diffusion de technologies propres dans l’industrie.

🌿Elle met également l’accent sur la réduction des factures énergétiques pour les entreprises et les ménages. Elle propose de poursuivre la diminution des prix de l’énergie en s’éloignant davantage des combustibles fossiles, en renforçant les achats conjoints de carburants et en développant la gouvernance nécessaire à une véritable Union de l’énergie. Cela implique des investissements accrus dans les infrastructures et les technologies d’énergie propre, y compris les énergies renouvelables, les technologies à faible émission de carbone, les infrastructures de réseau, les capacités de stockage et les infrastructures de transport pour le CO2 capturé.

🌿Sur le plan environnemental, von der Leyen s’engage à mettre en œuvre l’accord de Kunming-Montréal sur la biodiversité.
🌿Elle propose également un plan européen d’adaptation au climat pour aider les États membres à se préparer et à planifier face aux risques climatiques croissants.
🌿Reconnaissant l’importance cruciale de l’eau dans un contexte de changement climatique, elle propose une nouvelle stratégie européenne de résilience de l’eau pour assurer une gestion adéquate des ressources hydriques et répondre aux problèmes de pénurie.

👪 Pour volet social, von der Leyen met l’accent sur la nécessité de soutenir les personnes et de renforcer le modèle social européen face aux défis actuels.
👪 Elle propose un nouveau plan d’action pour la mise en œuvre du socle européen des droits sociaux, qui inclura des initiatives sur l’impact de la numérisation sur le monde du travail, notamment en ce qui concerne la gestion par l’IA, le télétravail et l’impact de la culture du « toujours connecté » sur la santé mentale des travailleurs.
👪 Pour promouvoir des emplois de qualité, elle propose une feuille de route qui soutiendra des salaires équitables, de bonnes conditions de travail, la formation et des transitions professionnelles équitables pour les travailleurs et les indépendants.
👪 Elle s’engage également à augmenter significativement le financement pour une transition juste dans le prochain budget à long terme de l’UE.

🏠 Von der Leyen aborde également la crise du logement qui touche de nombreuses familles et jeunes en Europe. Elle propose de nommer un commissaire dont les responsabilités incluront le logement et de présenter un premier plan européen pour le logement abordable. Ce plan vise à s’attaquer aux facteurs structurels, à développer une stratégie de construction de logements, à offrir une assistance technique aux villes et aux États membres et à se concentrer sur l’investissement.

🍏Enfin, elle souligne l’importance de l’agriculture dans le mode de vie européen et propose une Vision pour l’agriculture et l’alimentation qui vise à assurer la compétitivité et la durabilité à long terme du secteur agricole dans les limites de notre planète. Elle insiste sur la nécessité de permettre aux agriculteurs de travailler leurs terres sans bureaucratie excessive, de soutenir les exploitations familiales et de récompenser les agriculteurs qui travaillent avec la nature, préservant la biodiversité et les écosystèmes naturels tout en contribuant à la décarbonation de l’économie.

==Source== https://commission.europa.eu/document/download/e6cd4328-673c-4e7a-8683-f63ffb2cf648_en?filename=Political%20Guidelines%202024-2029_EN.pdf

La série de juillet – AFD – Le mouvement des droits de la nature – Historique et concepts

Fil rouge de l’été: Le meilleur de la presse pour lire et écouter le bruit du monde
Petite série pour l’été 2024. Je vous dévoilerai au fil des jours des articles écrits ou audio qui feront votre bonheur pour écouter le bruit du monde. Toute ces articles ont été primés pour leur grande qualité. Je vous donnerai les sources complémentaires en fin de « saison ».

L’AFD propose une lecture des droits de la nature en balayant leur histoire et de multiples récits de démarches réussies

Ce travail de l’AFD, Association Française de Développement, est un voyage fascinant au cœur du mouvement des droits de la nature, raconté avec une sensibilité et une profondeur remarquables. Loin d’être un simple compte-rendu factuel, il dépeint avec empathie les luttes, les espoirs et les victoires de celles et ceux qui œuvrent pour faire reconnaître la valeur intrinsèque de la nature. Ce sont de multiples histoires au sein de la grande histoire des droits durement acquis. (c’est la raison pour laquelle nous retrouvons ce document dans le fil rouge de l’été)

Au fil des pages, nous découvrons des histoires inspirantes, comme celle de la rivière Whanganui en Nouvelle-Zélande, reconnue comme une entité vivante grâce à la persévérance du peuple Maori. Le rapport nous transporte également en Équateur, où la Constitution reconnaît désormais les droits de la Pachamama, la Terre Mère, fruit d’une mobilisation citoyenne sans précédent.

Les auteurs nous font ressentir l’émotion des communautés lorsque leurs efforts aboutissent. Ainsi, lorsque la Cour constitutionnelle d’Équateur annule des concessions minières dans la forêt protégée de Los Cedros, on peut presque entendre les cris de joie des défenseurs de l’environnement. Comme le souligne un activiste : « C’est une victoire très importante à cet égard. »

Le texte ne manque pas pour autant de souligner les défis qui subsistent. Il évoque avec justesse la tension entre développement économique et préservation de la nature, illustrée par le cas du lac Érié aux États-Unis. Mais il met surtout en lumière l’ingéniosité et la détermination des citoyens qui inventent de nouvelles façons d’habiter la Terre en harmonie avec elle.

C’est bien plus qu’un simple document : c’est une ode à la nature et à ceux qui la défendent. Il nous invite à repenser notre relation au vivant et à imaginer un avenir où l’homme ne serait plus le maître et possesseur de la nature, mais son gardien bienveillant.

Sa lecture est une expérience enrichissante qui ne manquera pas de toucher et d’inspirer, mais aussi de vous donner des connaissances plus amples de ce mouvement indispensable à la transition vers un monde plus sage.

L’étude de l’AFD https://www.afd.fr/fr/ressources/droits-nature-hors-serie-prospective

Des organisations autour de ce sujet (en plus de l’AFD)
Wild Legal https://www.wildlegal.eu/qui-sommes-nous
Le GARN – Global Alliance for the rights of Nature https://www.garn.org/
Earth Law Center https://www.earthlawcenter.org/
Harmony with Nature – initiative des Nations Unies http://www.harmonywithnatureun.org/

UNEP – Signaux faibles des risques pesant sur la santé de la planète et des personnes

Les Nations Unis au travers du programme environnemental ont travaillé sur des scénarios du futurs et l’identification de signaux faibles de changement

Le rapport « Navigating New Horizons » du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) met en avant l’importance de la prospective dans la gestion des défis environnementaux mondiaux. Il souligne que le monde fait face à un contexte en rapide évolution, caractérisé par des crises multiples et interdépendantes, appelées « polycrise ». La triple crise planétaire du changement climatique, de la perte de la biodiversité, de la pollution et des déchets alimente des crises humaines telles que les conflits pour les territoires et les ressources, les déplacements de population et la détérioration de la santé.

Plusieurs signaux de changement émergents méritent ainsi une attention croissante. Parmi eux figurent l’impact de l’intelligence artificielle sur l’environnement, la demande croissante de minéraux critiques pour les technologies propres, les défis liés à l’exploration spatiale, et les risques potentiels des technologies de modification du rayonnement solaire.
Des questions antérieures telles que la militarisation des technologies et l’accès à l’eau, à la nourriture, à l’énergie et aux infrastructures essentielles sont devenues potentiellement plus problématiques avec la convergence des nouvelles technologies et l’incapacité des systèmes juridiques à suivre le rythme. Le document aborde également des problématiques telles que la résistance aux antimicrobiens, les maladies zoonotiques émergentes, et les risques non assurables qui menacent la prospérité à long terme.

Le rapport propose des pistes pour transformer ces défis en opportunités de stabilité.
▶️ Il met l’accent sur l’importance de l’équité intergénérationnelle et appelle à un nouveau contrat social basé sur des valeurs partagées.
▶️ Il recommande l’adoption d’une gouvernance agile et réflexive, avec des objectifs à court terme permettant des ajustements rapides, ainsi qu’un suivi multiniveau au sein de l’ONU.
▶️ Le rapport souligne également l’importance de se focaliser sur des mesures de bien-être plutôt que sur la seule croissance économique.

Pour les experts RSE que vous êtes, ce travail offre une perspective globale sur les défis environnementaux et sociaux à venir, ainsi que sur les opportunités de transformation de la société.
Il peut servir de guide pour anticiper les risques futurs (ou du moins les matérialités), aligner les stratégies d’entreprise avec les objectifs de développement durable. Le rapport encourage une approche proactive et collaborative face aux défis mondiaux, ce qui peut inspirer des pratiques RSE plus ambitieuses et innovantes au sein des entreprises.

==Source du rapport== https://www.unep.org/resources/global-foresight-report

Les Big Four raflent les mandats d’audits CSRD du CAC 40

Selon AEF Info, Les Big Four raflent les mandats d’audits CSRD du CAC 40

Les « big four » (grands cabinets d’audit) ont obtenu la quasi-totalité des mandats d’auditeurs de durabilité pour les entreprises du CAC 40. La répartition est la suivante :

  • PwC : 28% des mandats
  • Deloitte : 22%
  • E&Y : 20%
  • Mazars : 16%
  • KPMG : 10%
  • Grand Thornton : 2%
  • Les Organismes Tiers Indépendants (OTI), bien qu’autorisés à certifier les rapports extra-financiers, n’ont été choisis par aucune grande entreprise du CAC 40.

Par ailleurs:

  • La plupart des entreprises ont choisi le même cabinet que celui qui s’occupe déjà de leur bilan financier, principalement pour des raisons de connaissance de l’entreprise et d’efficacité.
  • Près de la moitié des entreprises du CAC 40 ont opté pour deux auditeurs de durabilité, bien que ce ne soit pas obligatoire.

Le coût de ces audits est considérable, avec des estimations allant de 100 000 à 300 000 euros par filiale d’entreprise. Ces budgets élevés soulèvent des inquiétudes quant à l’application de la CSRD aux petites et moyennes entreprises.

source payante https://www.aefinfo.fr/depeche/713446-csrd-les-big-four-raflent-la-quasi-totalite-des-mandats-d-auditeur-de-durabilite-du-cac-40

La série de juillet – Le sale chemin vers l’énergie propre – comment le boom des véhicules électriques en Chine ravage l’environnement

Fil rouge de l’été: Le meilleur de la presse pour lire et écouter le bruit du monde
Petite série pour l’été 2024. Des articles, des audios, des vidéos qui feront votre bonheur pour écouter le bruit du monde. Articles primés pour leur grande qualité.

Dans la catégorie « matières premières »

La publication philanthropique Mission Rest of the World a mis en lumière l’impact dévastateur de la transition vers les véhicules électriques sur l’environnement, en se concentrant sur l’essor fulgurant des ventes en Chine.

Le reportage intitulé “The dirty road to clean energy: How China’s electric vehicle boom is ravaging the environment” révèle comment l’Indonésie, détentrice d’immenses réserves de Nickel – un composant essentiel des batteries – subit des conséquences négatives extrêmes. Ces externalités, terme technique qui déshumanise la réalité, se traduisent par des problèmes de santé pour les habitants, une eau polluée et des terres dévastées.

Les images saisissantes, l’analyse approfondie et les faits marquants de l’article soulignent l’importance du sujet des matières premières. Ce reportage met en exergue l’un des enjeux majeurs de la transition : les externalités liées à la demande en matières premières, un sujet qui ne doit pas être négligé.

Mission Rest of the World (https://restofworld.org/) remet en cause les attentes quant à l’importance des expériences technologiques. Elle tisse des liens dans un monde numérique en constante évolution, grâce à des reportages sur le terrain dans des régions souvent négligées et sous-estimées.

Source en anglais : https://restofworld.org/2022/indonesia-china-ev-nickel/ (le site propose un traducteur automatique pour ceux qui souhaitent lire l’article en français).

La série de juillet – Reuters – Les promesses et les risques de l’exploitation minière en eaux profondes

Une animation remarquable pour expliquer les enjeux de l’extraction sous-marine – Cette animation fait partie du fil rouge de l’été,

Dans la série « matières premières » – 2ème épisode

Le fond de l’océan est tapissé de minéraux rares utilisés dans les panneaux solaires et les batteries des véhicules électriques. Avec des dessins charmants et mémorables, l’illustratrice Daisy Chung dépeint un navire lumineux flottant sur les vagues, qui déploie un robot trapu se balançant d’un côté à l’autre, comme autant de méduses, tandis qu’il s’enfonce et s’enfonce dans les fonds marins.

Tout au long du voyage du robot, Ernest Scheyder, dans une écriture limpide, et Clare Trainor, dans un graphisme remarquable, guident le public à travers les arguments en faveur de l’extraction de tout ce que l’homme peut faire pour soutenir la transition verte et les nombreuses conséquences écologiques potentielles.

Suivez l’histoire au fil d’une animation captivante tout autant que précise, complète. Vous pourrez explorer au besoin les autres animations de Reuters sur des sujets connexes à l’environnement. Vous découvrez là une ressource pour passer de bons moments en apprenant beaucoup!

Et pourquoi ne pas partager l’histoire avec des enfants, en allégeant bien évidemment les commentaires

Source

Fil rouge de l’été: Le meilleur de la presse pour lire et écouter le bruit du monde
Petite série pour l’été 2024. Je vous dévoilerai au fil des jours des articles écrits ou audio qui feront votre bonheur pour écouter le bruit du monde. Toute ces articles ont été primés pour leur grande qualité. Je vous donnerai les sources complémentaires en fin de « saison »

Les fonds marins et leurs ressources au coeur des enjeux géopolitiques – Emmanuel Hache – Dans un article de Polytechnique Insight

Dans les profondeurs obscures de nos océans (à des profondeurs allant de 400 à 6.000 mètres) se cache un trésor convoité : des gisements de *métaux rares*, essentiels à notre transition énergétique et numérique. Cobalt, cuivre, lithium, nickel… Ces ressources, indispensables à la fabrication de produits de haute technologie (smartphones, écrans plats, tablettes, véhicules électriques…) mais aussi dans l’industrie verte (cellules photovoltaïques, éoliennes…), attisent les convoitises des nations et des entreprises du monde entier.

Dans le même temps, la demande mondiale de ces ressources ne cesse de croître. La consommation mondiale de matières premières pourrait passer de 85 milliards à environ 180 milliards de tonnes d’ici 2050-2060. Les craintes de pénurie mondiale poussent ainsi les États à se tourner vers les fonds marins, nouvelle source d’approvisionnement

Mais leur exploitation soulève un dilemme cornélien : comment concilier nos besoins en métaux avec la préservation d’écosystèmes marins encore largement méconnus ?

Au cœur de ce débat se trouve une zone particulière : la « Zone », cette partie des océans située au-delà des juridictions nationales, considérée comme le patrimoine commun de l’humanité. C’est là, notamment dans la zone Clarion-Clipperton au milieu du Pacifique, que se concentrent les plus grands espoirs miniers sous-marins.

L’ [[UN – AIFM – Autorité internationale des fonds marins]] (AIFM), une organisation onusienne, est chargée de la délicate mission d’arbitrer entre exploitation et protection. Elle tente depuis des années d’élaborer un code minier international, une tâche qui s’avère être un véritable casse-tête diplomatique.

Ce nouveau front d’exploitation potentiel redessine la carte géopolitique mondiale. Des alliances traditionnelles se fissurent, de nouvelles coalitions se forment.
– Les petits États insulaires, par exemple, sont divisés entre la promesse de revenus juteux et la crainte de dommages irréversibles à leur environnement marin.
– Les pays occidentaux, quant à eux, oscillent entre la volonté de sécuriser leurs approvisionnements en métaux stratégiques et le souci de préserver les écosystèmes marins.

Quatre grands récits s’affrontent dans l’arène internationale :
1. L’exploitation comme moyen d’accéder aux métaux nécessaires à la transition écologique
2. L’exploitation comme outil de justice redistributive pour les pays en développement
3. La préservation face à notre méconnaissance des fonds marins et de leur rôle écologique
4. La protection stricte, privilégiant le recyclage à l’ouverture d’un nouveau front extractif

Cette nouvelle donne géopolitique ne se limite pas aux seuls États. Les entreprises jouent un rôle crucial, certaines poussant à l’exploitation, d’autres s’y opposant. Les ONG et la communauté scientifique pèsent également de tout leur poids dans le débat, influençant parfois de manière décisive la position des gouvernements.

Alors que l’AIFM se prépare à de nouvelles négociations, l’avenir des fonds marins reste incertain. Une chose est sûre : les décisions prises dans les prochaines années auront des conséquences majeures, tant sur notre approvisionnement en métaux stratégiques que sur la santé de nos océans. La géopolitique des abysses ne fait que commencer, et elle promet d’être aussi complexe que les écosystèmes qu’elle concerne.


Source
Livre Emmanuel Hache est l’auteur de « Métaux, le nouvel or noir« 

RAC+FNE = Analyse 2024 des 50 sites plus émetteurs de GES en France

Un rapport publié en juillet 2024 par le Réseau Action Climat et France Nature Environnement dresse un état des lieux mitigé de la transition écologique de l’industrie française*

Responsable de 17,5% des émissions nationales, l’industrie française a certes réduit ses émissions de 7,8% entre 2022 et 2023, mais cette baisse est en grande partie due à une diminution de la production plutôt qu’à une réelle transformation des procédés industriels.

L’analyse se concentre sur les 50 sites industriels les plus polluants, qui représentent à eux seuls 7,3% des émissions nationales. Malgré l’élaboration de feuilles de route de décarbonation par ces sites, le manque de transparence sur leur contenu inquiète les associations environnementales.

Les stratégies de décarbonation semblent principalement axées sur des solutions technologiques, notamment le captage et stockage du carbone. Le rapport alerte sur les limites de cette technologie et plaide pour qu’elle ne soit utilisée qu’en dernier recours, après avoir exploité tous les autres leviers de décarbonation. Le document souligne également que la sobriété et l’économie circulaire, pourtant essentielles, sont très peu mentionnées dans les stratégies des industriels. Il appelle à une transformation plus profonde du modèle économique.

Par ailleurs, le rapport alerte aussi sur le manque de contrôles des installations industrielles et la faiblesse des sanctions en cas d’infraction environnementale. Il recommande d’augmenter le nombre d’inspections à 30 000 par an et de renforcer les amendes pour qu’elles soient réellement dissuasives.

Le cas d’ArcelorMittal est particulièrement mis en lumière. Premier émetteur industriel de gaz à effet de serre en France, le géant de l’acier cumule également les infractions environnementales. Malgré cela, il bénéficie d’importantes aides publiques, dont une enveloppe exceptionnelle de 850 millions d’euros pour la décarbonation de son site de Dunkerque. Le rapport appelle à conditionner ces aides au respect d’engagements environnementaux stricts.

En conclusion, le Réseau Action Climat estime que la réindustrialisation de la France est une opportunité pour orienter le système productif vers des pratiques plus respectueuses de l’environnement. Mais pour cela, il est indispensable de concilier les intérêts économiques avec la protection de la biodiversité et de la santé humaine, en imposant aux industriels le respect des normes en vigueur.

Sources:
Le rapport
Contrats de transition écologique des 50 sites industriels les plus émetteurs
Article Le Monde qui décrypte le rapport

OXFAM affirme que nous ne sommes pas prêts pour le changement climatique

Oxfam affirme que nous ne sommes pas prêts pour le changement climatique, et ils ont souvent raison!

Voici ce que le travail révèle (et ce sont les mots d’Oxfam):

  • Au moins 26 des 50 droits fondamentaux de l’UE sont directement menacés en France du fait de la négligence de l’Etat en matière d’adaptation, dont le droit à la santé, le droit à l’éducation, ou encore, le droit à un logement digne.
  • 1,3 million d’enfants français⸱e⸱s en maternelle seront exposé⸱e⸱s à une chaleur excédant 35° dans les classes d’ici 2030. 55% des écoles maternelles françaises seront concernées et dans 4 départements, – les Bouches du Rhône, la Seine-Saint-Denis, Paris et la Gironde -, ce seront 100% des maternelles.
  • Aujourd’hui, 36% des travailleur⸱euses sont déjà exposé⸱es aux chaleurs extrêmes sur leur lieu de travail.
  • D’ici 2100, 5% des hôpitaux français seront menacés de fermeture à cause des aléas climatiques extrêmes, et 3% des écoles primaires et 2,3% des maisons de retraite seront affectés par la montée des eaux.
    On considère que 62% de la population française est exposée de manière forte ou très forte aux risques climatiques.
    Les 20% les plus riches sont mieux protégés que les 20% les plus pauvres

Oxfam indique que « l’adaptation à la française est une adaptation non planifiée, en réaction et par à-coup. Les pouvoirs publics attendent que les catastrophes se produisent pour tenter de les réparer. » Le PNACC – Plan national d’adaptation au changement climatique de 2011 serait selon eux une coquille vide sans mesure concrète

Adaptation : les recommandations d’Oxfam
Oxfam appelle à une planification socialement juste de l’adaptation en France et formule plusieurs recommandations en ce sens :

  • Plusieurs dizaines de milliards d’euros par an justement répartis pour l’adaptation en France, assorti d’un système fiscal juste ;
  • Une adaptation démocratique et transparente appuyée sur des analyses de vulnérabilité et sur une institution nouvelle composée de citoyen⸱nes chargée de décider de l’adaptation d’un territoire donné ;
  • Des investissements publics conditionnés à des critères d’efficacité et de réduction des inégalités ;
  • Un Plan national d’adaptation au changement climatique opposable et contraignant permettant de rendre l’Etat redevable vis à vis des citoyen⸱n⸱es pour qui des droits sont menacés ;
  • Un droit du travail réformé et adapté aux effets du changement climatique afin de garantir une protection juridique aux travailleur⸱euses ;
  • Une adaptation juste au niveau international, la France devant assumer pleinement sa responsabilité historique dans le changement climatique en finançant, à la hauteur des besoins, l’adaptation des pays du Sud global.

Le rapport

Pour suivre le Green Deal

Avant ce post, vous n’aviez aucune idée pour suivre la règlementation du Green Deal Européen! Mais maintenant, c’est fini

Vous vouliez savoir quelle règlementation européenne du Green Deal a été votée, adoptée, ou est en cours de discussions, ou encore bloquée? Et bien le site des parlementaires vous permet de le découvrir.
Et vous pourrez dans le même temps vous intéresser aux autres sujets clés comme l’économie digitale, et l’Europe pour les personnes

Le hub parlementaire