Ademe – Panorama de l’économie de la fonctionnalité et de la coopération

L’Ademe publie son panorama sur l’économie de la fonctionnalité et de la coopération sur les acteurs et initiatives soutenues entre 2019 et 2023.

Vous y trouverez bien entendu la liste exhaustive des structures d’animation de l’EFC suivies par l’Ademe (attention, celle qui ne sont pas suivies par l’Ademe ne sont pas citées, telle Immaterra). Il y a également de nombreux réseaux d’entreprises engagées comme le CJD, OREE, EPE, Circul’R, INEC, la CEC, la CPME, le MEDEF.

Le rapport énumère les actions soutenues ou portées par l’ADEME tel un parcours d’accompagnement de 18 mois des entreprises, des projets territoriaux, des projets pour les collectivités.

La partie la plus intéressante concerne les perspectives de développement de l’EFC ainsi que les ressources liées qui devraient vous inspirer pour vos propres projets!

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La série de juillet – Yale Environment – Après la tempête, les agriculteurs du Malawi font face à un avenir précaire

Dans la catégorie « météo extrême et ses impacts » – Yale Environment360 publie « Après la tempête, les agriculteurs du Malawi font face à un avenir précaire »

L’article « Après la tempête, les agriculteurs du Malawi sont confrontés à un avenir précaire » explore ce qu’il se passe dans les semaines ou mois qui suivent une catastrophe. Les journalistes montrent ici comment une communauté agricole du Malawi a été frappée de tragédies en série après le passage du cyclone Freddy.

En mars 2023, le cyclone Freddy, le cyclone tropical le plus fort jamais enregistré, a frappé l’Afrique australe, détruisant les terres, le bétail et les moyens de subsistance des agriculteurs du Malawi, qui sont majoritairement des femmes. Ellen Sinoya, une agricultrice de 43 ans, a vu sa maison et ses terres détruites par le cyclone. Elle a dû abandonner sa maison et n’a pu y retourner qu’en août, après avoir vécu pendant cinq mois dans un camp d’évacuation.

Le cyclone Freddy a déversé six mois de pluie en six jours, provoquant des inondations et des glissements de terrain qui ont tué plus de 1 200 personnes et déplacé 659 000 personnes au Malawi. Plus de 2 millions d’agriculteurs ont perdu leurs récoltes, 440 000 acres de terres ont été détruites ou emportées, et 1,4 million de têtes de bétail ont été noyées, affamées ou perdues.

Le Malawi est l’un des cinq pays les plus touchés par les événements climatiques extrêmes dans le monde. Les agriculteurs, déjà désespérément pauvres, luttent pour se remettre dans un pays considéré comme l’un des plus touchés par les événements climatiques extrêmes.

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Fil rouge de l’été: Le meilleur de la presse pour lire et écouter le bruit du monde*
Petite série pour l’été 2024. Je vous dévoilerai au fil des jours des articles écrits ou audio qui feront votre bonheur pour écouter le bruit du monde. Toute ces articles ont été primés pour leur grande qualité. Je vous donnerai les sources complémentaires en fin de « saison »

Une synthèse sur le changement climatique, les solutions d’adaptation et d’atténuation

*Voici un article que vous ne regretterez pas de lire, vous qui cherchez à comprendre la systémique du changement climatique, et les solutions d’adaptation et d’atténuation *

Voici un article qui date de juin 2023 et qui devrait pourtant faire partie des bagages de toute patronne ou patron de la RSE. Il est d’origine chinoise, et est une ressource précieuse sur le changement climatique, mais pas que!

Pourquoi? Parce que en un seul article, vous balayerai tous les sujets impacts critiques liés au changement climatique, leurs influences mutuelles, dans des termes la plupart du temps suffisamment généraux pour être accessibles à tous ceux qui s’y intéressent.
En un seul article, vous aurez aussi accès à une vision d’ensemble

  • des solutions d’adaptation
  • des solutions d’atténuation
    Il s’agit néanmoins d’un article de spécialiste, excessivement bien fait pour comprendre. Mais prenez le temps nécessaire pour lire au calme.

De plus, si vous voulez approfondir, l’article permet de retrouver facilement près de 677 références, donc sur chaque sujet que vous devriez approfondir pour les besoins de votre stratégie. Il s’agit de références scientifiques pour la plupart, mais les grands accords internationaux en font partie aussi.

Les résumés graphiques intégreront certainement de futurs rapports que vous ferez tant ils apportent à la compréhension.

Sommaire très court (mais pour vous faire un avis, regardez le sommaire à droite de l’article, vous serez conquis(e) dès le départ par l’exhaustivité du sujet, et vous serez encore étonnés en lisant l’article)

  • Les facteurs du changement climatiques
  • Impact du changement climatique sur le devenir et les effets des polluants environnementaux
  • Impact du changement climatique sur la santé publique et environnementale
  • Changement climatique, biodiversité et réduction des risques d’extinction
  • Atténuation solutions fondées sur la nature et solutions techniques
  • Adaptation
  • Tarification du carbone
  • Perspectives d’avenir

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UNCTAD – Rapport sur l’économie digitale 2024 – lien avec la durabilité

La conférence sur le commerce et le développement des Nations Unies (UNCTAD) sort son rapport 2024 sur l’économie digitale… et cela nous intéresse, nous, côté RSE

Impact environnemental
L’essor fulgurant de l’économie numérique cache une face sombre que les entreprises ne peuvent plus ignorer. Selon le rapportde juillet 2024 de l’UNCTAD, la révolution numérique, marquée par le doublement des ventes de smartphones depuis 2010 et l’explosion des objets connectés, entraîne des conséquences environnementales alarmantes.

La production d’appareils électroniques dévore les ressources naturelles à un rythme effréné. Un simple ordinateur portable nécessite l’extraction de 800 kg de matières premières, tandis que la fabrication d’un smartphone génère 80% de ses émissions de gaz à effet de serre sur l’ensemble de son cycle de vie. Le secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC) représente désormais jusqu’à 3,2% des émissions mondiales, une part qui ne cesse de croître.

L’appétit insatiable du numérique pour les minéraux critiques, tels que le cobalt, le lithium ou le graphite, soulève des enjeux géopolitiques majeurs. La concentration de la production et de la transformation de ces ressources dans quelques pays crée des tensions et des vulnérabilités dans les chaînes d’approvisionnement mondiales.

La consommation énergétique des infrastructures numériques atteint des sommets vertigineux. Les Datacenters, véritables poumons de l’économie numérique, ont vu leur consommation électrique doubler en seulement quatre ans. Leur soif d’énergie devrait encore doubler d’ici 2026, mettant à rude épreuve les réseaux électriques de nombreux pays.

Impact et inégalités sociales
Le rapport met également en avant les inégalités criantes entre pays développés et en développement face à cette transition numérique. Ces derniers subissent de plein fouet les conséquences environnementales de l’extraction des ressources et de la gestion des déchets électroniques, sans pour autant bénéficier pleinement des avantages économiques de la révolution numérique.

Les préconisations
Face à ces défis, l’UNCTAD plaide pour une transition urgente vers une économie numérique circulaire et inclusive. Actuellement, seuls 7,2% de l’économie mondiale fonctionnent selon les principes de l’économie circulaire, un chiffre en baisse malgré l’urgence de la situation. Le recyclage des appareils électroniques représente pourtant une opportunité économique considérable, avec un marché mondial qui pourrait atteindre 108 milliards de dollars d’ici 2030.

Pour les directeurs du développement durable, ces constats sonnent comme un appel à l’action. Il est désormais crucial d’évaluer l’empreinte environnementale globale des activités numériques de l’entreprise, de repenser la gestion des équipements et des infrastructures, et d’innover pour des solutions plus durables. La sensibilisation des employés et des parties prenantes à une utilisation responsable du numérique devient également incontournable.

Transformation numérique et transition écologique sont indissociables une fois de plus. Les entreprises qui sauront conjuguer ces deux impératifs seront les mieux placées pour prospérer dans un monde en mutation, où la durabilité devient un facteur clé de compétitivité et de résilience. Mais est-ce possible?

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Pierre Charbonnier – il y a une majorité au parlement – elle est verte

Il y a une majorité au parlement: elle est verte!

Le philosophe et chercheur Pierre Charbonnier et l’économiste Camille Roussac (sous pseudonyme!) affirment que malgré les divergences et de manière discrète, une majorité se dégage suite aux élections législatives en faveur de la transition verte. Le Nouveau Front Populaire et l’ancienne majorité (Ensemble) partagent tous deux nombres de points de vue à la fois sur le constat, les grands objectifs et les mesures à prendre pour lutter contre le changement climatique. Tous deux s’accordent sur la nécessaire action urgente et coordonnée pour réduire les GES, protéger la biodiversité et promouvoir les énergies renouvelables.

Cette majorité verte est en passe de devenir réalité aubsein du parlement français. Quelles que soient la marge de manœuvre des futurs gouvernements, ces politiques climatiques ont un pouvoir d’équilibre et de progrès qui pourraient être mis en avant par ces blocs parlementaires. C’est un tournant significatif dans la politique française, avec des implications majeures pour lanlutte pour le changement climatique.

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La série de juillet – Grist – Alors que les risques climatiques augmentent, le filet de sécurité des assurances s’effondre

Dans la catégorie « Business et économie » – Le média Grist publie une série de 4 articles sous le thème chapeau de « l’inassurabilité, où comment le changement climatique déstabilise le marché mondial de l’assurance.

Après avoir écrit sur le cas des agriculteurs subissant des conditions météorologiques extrêmes, des propriétaires dans les zones d’incendies de forêts, puis de l’impossibilité de plus en plus fréquente de trouver une assurance contre les inondations, le dernier article a retenu mon attention « Alors que les risques climatiques augmentent, le filet de sécurité des assurances s’effondre – Les catastrophes naturelles coûtent désormais 100 milliards de dollars par an au secteur américain des assurances. Que se passe-t-il lorsque personne ne veut payer la note ? »

L’histoire est racontée au travers de de Clark, un spécialiste de l’assurance indépendant (société AIR) qui avait construit un modèle de prévision qui estimait de manière beaucoup plus fine les pertes liées aux catastrophes. C’est lors du passage d’un cyclone sur la floride que son modèle s’est révélé pourtant prudent même s’il annonçait des pertes 10 fois plus importantes que les modèles classiques. C’était le début du changement de paradigme de l’assurance aux Etats-Unis face au changement climatique.

Le changement climatique intensifie les phénomènes météorologiques extrêmes, déstabilisant le système d’assurance. Les pertes assurées dues aux catastrophes naturelles aux États-Unis approchent désormais régulièrement les 100 milliards de dollars par an, contre 4,6 milliards de dollars en 2000. Cela a conduit certaines compagnies de se retirer de certains états comme la Californie et la Floride, et aux prix d’augmenter de manière importante. Le système en entier est en train de s’effondrer. Les spécialistes parlent d’une « bulle climatique croissante sur le marché du logement » qui risque de s’effondrer elle aussi.

Chose étonnante, alors que les assureurs « profitent » de cette situation pour faire exploser leurs tarifs, ce sont les mêmes qui tardent à se retirer du financement du marché des combustibles fossiles.

Ainsi en juin, la commission sénatoriale du budget a envoyé des lettres aux principales compagnies d’assurance pour leur demander les revenus que chacune d’entre elles tire de l’industrie des combustibles fossiles. « Il est difficile de comprendre comment le secteur peut tarifer et gérer avec soin le risque climatique dans certains domaines de son activité, tout en n’ayant aucun plan apparent pour supprimer progressivement ses souscriptions et ses investissements dans les projets et les entreprises qui génèrent les émissions à l’origine de ces mêmes dommages ».

Source

Pour en savoir plus sur le sujet
OCDE – Rapport « Assurance et risques environnementaux: Une analyse comparative du rôle de l’assurance dans la gestion des risques liés à l’environnement » –

Fil rouge de l’été: Le meilleur de la presse pour lire et écouter le bruit du monde
Petite série pour l’été 2024. Je vous dévoilerai au fil des jours des articles écrits ou audio qui feront votre bonheur pour écouter le bruit du monde. Toute ces articles ont été primés pour leur grande qualité. Je vous donnerai les sources complémentaires en fin de « saison »

Emission du scope 3 – Remèdes par le CDP et BCG

Le CDP et BCG publient des recommandations sur le traitement des émissions du scope 3, en constatant qu’elles sont 26 fois plus importantes que les émissions de scope 1 et 2, et qu’elles restent pourtant négligées par les entreprises.

Résumé
Seules 15 % des entreprises publiant des informations via le CDP ont fixé des objectifs de Scope 3 en amont. La responsabilité de l’action et de la responsabilité incombe à deux groupes : les entreprises (à la fois la direction et le conseil d’administration) et les investisseurs. Les conseils d’administration et la direction devraient conduire ce changement en interne, tandis que les investisseurs devraient le renforcer par le biais du marché des capitaux.

Le rapport préconise d’agir sur trois facteurs:
I. Un conseil d’administration responsable pour le climat
La surveillance climatique par un conseil d’administration est essentielle pour s’acquitter de ses responsabilités fiduciaires. La responsabilité des actions positives pour le climat commence au niveau du conseil d’administration et se répercute à travers l’organisation. Notamment, les entreprises dotées d’un conseil d’administration responsable en matière de climat sont 4,8 fois plus susceptibles de fixer des objectifs de portée 3 en amont. Cependant, seule une entreprise sur trois publiant des informations via le CDP dispose d’un tel conseil d’administration. Il est donc impératif de
renforcer les compétences climatiques dans les conseils d’administration.

II. L’engagement des fournisseurs dans l’action
Les entreprises qui s’engagent auprès de leurs fournisseurs sont 6,6 fois plus susceptibles d’avoir un objectif Scope 3 (en amont) avec un plan de transition aligné sur 1,5°C. Les entreprises qui retardent leur engagement sont confrontées à une trajectoire de réduction plus abrupte et à des risques plus élevés au niveau de la chaîne d’approvisionnement. Malgré cela, seules 4 entreprises sur 10 s’engagent avec leurs fournisseurs sur les questions climatiques, et seulement 1 sur 10 collabore avec eux. Les entreprises doivent intensifier l’engagement de leurs fournisseurs et
tenir compte des risques dans la chaîne d’approvisionnement.

III. L’adoption d’une tarification interne du carbone (ICP)
La définition d’un ICP oriente les décisions alignées sur le climat grâce à des mesures financières, garantissant ainsi la transparence des coûts climatiques au sein d’une organisation. Les entreprises dont l’ICP est intégré dans leurs décisions commerciales sont 4,1 fois plus susceptibles d’avoir un plan de transition aligné sur 1,5°C. Cependant, seulement 14 % des entreprises déclarant via le CDP utilisent ICP. Les conseils d’administration doivent donc imposer un prix interne équitable pour le carbone afin de prendre efficacement des décisions à faibles émissions de CO2.

Source

Dépendances commerciales avec la Chine – Risques pour la résilience et la transition

Le Think-Tank ETNC – European Think-tank Network on China publie un rapport décryptant par pays les perspectives de « de-risking » de la dépendance commerciale à la Chine

Dans un monde de plus en plus interconnecté, les entreprises sont confrontées à une réalité incontournable : l’interdépendance commerciale. On sait aujourd’hui qu’une part de la transition environnementale nous met en dépendance parfois accrue à la Chine du fait de métaux rares, mais aussi de capacités de production (comme les panneaux solaires, les batteries, …), et tout cela lorsque la dépendance n’est pas déjà forte!

Un article récent du Monde souligne l’importance de cette question de la dépendance, en particulier en ce qui concerne les relations commerciales entre l’Europe et la Chine.

L’article souligne que l’Europe est de plus en plus dépendante des importations chinoises, ce qui pose des risques géopolitiques et économiques. Cette dépendance est particulièrement préoccupante pour les biens de grande consommation tels que le mobilier, les appareils ménagers et les équipements électroniques.

La Chine, en revanche, a réussi à diversifier ses sources d’approvisionnement et à réduire sa dépendance à l’égard des importations européennes, même si l’Europe reste son principal fournisseur pour de nombreux biens dont la Chine a besoin.

L’article souligne également que la dépendance commerciale peut avoir des implications stratégiques. Par exemple, l’interruption des importations de certains produits peut avoir un impact significatif sur l’économie d’un pays.

Pour atténuer ces risques, l’article suggère plusieurs stratégies. Premièrement, il est nécessaire de diversifier les sources d’approvisionnement et de réduire la dépendance à l’égard de la Chine. Deuxièmement, il est important de développer des chaînes de production locales. Enfin, face à toute activation malveillante de ces dépendances, une réponse ferme et collective des Européens est nécessaire.

En conclusion, l’article souligne que le déséquilibre commercial avec la Chine constitue un risque pour la résilience de nos économies et pèse géopolitiquement sur notre rapport de force avec un rival de plus en plus affirmé. Il est donc impératif pour les entreprises de prendre des mesures pour atténuer ces risques et renforcer leur résilience.

Vous retrouverez en particulier en page 55 du rapport de l’ETNC 6 pages détaillées sur la France.
En illustration de ce post et en page 20 du rapport, vous trouverez également l’infrastructure juridique que développe l’Europe pour se protéger

Source MERICS
Source Le Monde

PNUD – 80 % de la population mondiale souhaite une action climatique plus forte de la part des gouvernements

La dernière enquête mondiale du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) indique que 80 % de la population mondiale souhaite une action climatique plus forte de la part des gouvernements.

J’ai récemment pris connaissance des résultats du Peoples’ Climate Vote 2024, la plus grande enquête d’opinion jamais réalisée sur le changement climatique. Les chiffres sont frappants :

  • 80% des personnes dans le monde souhaitent que leurs gouvernements prennent des mesures plus énergiques face à la crise climatique,
  • et 86% veulent que les pays mettent de côté leurs différends pour collaborer sur cette question.

L’enquête, menée par le PNUD en collaboration avec l’Université d’Oxford et GeoPoll, a interrogé plus de 73 000 personnes dans 77 pays, représentant 87% de la population mondiale. Ce qui est marquant, c’est le consensus observé, même parmi les plus grands émetteurs de CO2. Par exemple, 66% des Américains et des Russes soutiennent une action climatique plus forte, ce chiffre montant jusqu’à 93% en Italie, 88% au Brésil, 67% en Allemagne. Il est également de 73% en Chine!

Dans 5 des pays les plus émetteurs (Australie, Canada, France, Allemagne et États-Unis), les femmes sont 10 à 17 points de pourcentage plus favorables à un renforcement des engagements de leur pays. (54% aux Etats-Unis)

Un autre point intéressant est le soutien massif à l’abandon des combustibles fossiles, avec 72% des personnes interrogées en faveur d’une transition rapide. Même dans les pays producteurs de pétrole, de charbon ou de gaz, une majorité soutient cette transition.

Partout dans le monde, les gens ont déclaré que le changement climatique était une préoccupation majeure. L’enquête révèle une angoisse climatique croissante. Plus de la moitié des répondants y pensent régulièrement et sont plus préoccupés que l’année dernière. Cette inquiétude est particulièrement marquée dans les pays les moins avancés et les petits États insulaires en développement.

Achim Steiner, administrateur du PNUD : « Le vote populaire pour le climat est clair et net. Les citoyens du monde entier veulent que leurs dirigeants transcendent leurs différences, agissent maintenant et avec audace pour lutter contre la crise climatique »

Le rapport
Pour voir les résultats par pays

Pour la France:

  • Les pays devraient-ils travailler ensemble sur le changement climatique même s’ils sont en désaccord sur d’autres questions, comme le commerce ou la sécurité ? 93% oui
  • Les pays riches devraient-ils apporter plus ou moins d’aide aux pays pauvres pour lutter contre le changement climatique ? 64% plus
  • À quelle fréquence pensez-vous au changement climatique ? 28% chaque jour, 37% chaque semaine
  • Par rapport à l’année dernière, êtes-vous plus ou moins inquiet du changement climatique ? 45% plus, 52% pareil
  • Dans quelle mesure le changement climatique a-t-il affecté les grandes décisions de votre famille, comme le lieu où vivre ou travailler, ou encore les achats à faire ? 19% beaucoup, 42% un peu, 37% pas du tout
  • Votre pays devrait-il renforcer ou affaiblir ses engagements en matière de lutte contre le changement climatique ? 80% renforcer
  • À quelle vitesse votre pays devrait-il remplacer le charbon, le pétrole et le gaz par des énergies renouvelables, comme l’énergie éolienne ou solaire ? 74% très rapidement à rapidement
  • Dans quelle mesure votre pays devrait-il protéger et restaurer la nature, par exemple en plantant des arbres ou en protégeant la faune ? 87% beaucoup

Les Vingt Enragée – Une analyse du début de siècle par Carlo Invernizzi Accetti

Dans un article du 4 juillet 2024 sur Le Grand Continent, Carlo Invernizzi Accetti propose une analyse approfondie des deux premières décennies du 21e siècle, qu’il qualifie de « Vingt enragées ».

L’auteur, professeur de sciences politiques et directeur du Moynihan Center à l’Université de la ville de NTY, examine la montée de la colère collective contre les institutions politiques dans le monde occidental. Il en prend comme point de départ le succès récent du Rassemblement national aux élections européennes et législatives françaises.

Invernizzi Accetti décrit une série d’événements marquants, du mouvement anti-mondialisation au début des années 2000 jusqu’à l’assaut du Capitole en 2021, en passant par le Brexit et l’élection de Donald Trump. Il souligne que malgré leurs différences, ces phénomènes partagent un fil conducteur commun : la rage contre l’establishment politique.

Il explore ensuite les racines historiques et philosophiques de la colère, contrastant la vision négative prédominante dans la pensée occidentale avec une perspective plus nuancée héritée de l’Antiquité classique. Invernizzi Accetti suggère que la colère contemporaine ne découle pas tant de privations matérielles que d’un sentiment généralisé de non-reconnaissance sociale.

Invernizzi Accetti introduit le concept « d’insurrection des ratés », s’appuyant sur les travaux du philosophe Peter Sloterdijk. Il avance que les principaux acteurs de la rage contemporaine se sentent renvoyés à un statut de « raté » malgré des droits légaux et un bien-être matériel relatif.

L’auteur critique ensuite les 2 principales réponses politiques à cette colère : le populisme et la technocratie. Selon l’auteur, ces approches ont échoué à apaiser le mécontentement et ont même contribué à l’exacerber. Il illustre son propos par des exemples tirés de l’expérience italienne, notamment l’évolution du Mouvement 5 étoiles et les gouvernements techniques de Mario Monti et Mario Draghi.

En conclusion, Invernizzi Accetti met en garde contre les dangers d’une approche purement technocratique en France face à la montée du RN. Il appelle à un nouveau projet politique capable de canaliser la colère de manière plus proactive et inclusive, tout en reconnaissant l’absence actuelle d’une telle alternative.

Livre cité de Peter Sloterdijk – Colère et temps – 2006
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